La fermeture du bar identitaire La Citadelle à Lille confirmée par le Conseil d'Etat

Un recours devant le Conseil d'Etat avait été déposé par le président de La Citadelle, Aurélien Verhassel, suite à la dissolution de l'association du même nom en Conseil des ministres, en février dernier.

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"Nous l'avons appris hier après-midi vers 15 heures, sans surprise" raconte Aurélien Verhassel, président de l'association La Citadelle, qui donne son nom au bar de la rue des Arts, dans le Vieux-Lille. Il fait référence au rejet du Conseil d'Etat de suspendre sa dissolution, prononcée en février en Conseil des ministres. 

Concrètement, le local restera donc fermé et ses membres ne pourront plus s'y retrouver. Le Conseil d'Etat a estimé que les représentants de l'association n'ont pas suffisamment contredit "l'exactitude des éléments de fait sur lesquels s'appuie le décret contesté, et notamment la teneur des propos et messages publiés sur ses comptes sur les réseaux sociaux et ceux de son président". Joint par téléphone, Aurélien Verhassel ironie alors : "Toute façon, le bail commercial se terminait en mars 2024". "Ils imputent à une association, les déclarations de son président, moi. Ils veulent juste me faire taire. Dans cette affaire, le gouvernement instrumentalise la justice administrative afin de faire taire le lanceur d'alerte que je suis et veut criminaliser toute pensée contradictoire" reprend Aurélien Verhassel. 

Le QG de l'ultradroite lilloise 

La Citadelle, ouvert dans le vieux-Lille depuis 2015, se présente sur ses réseaux sociaux comme " bar patriote" et "maison de l'identité". Le local est considéré comme le QG de l'ultradroite lilloise. Le décret de dissolution, paru en février dernier, estime que l'association encourage par "ses publications, les propos de ses membres et ses slogans, la mise en œuvre d'une idéologie xénophobe et provoquant à la haine et à la discrimination."

Selon le décret, le président de l'association, Aurélien Verhassel "a tenu publiquement des propos, lors d'interviews ou sur des plateaux de télévision, affirmant réserver l'adhésion à son association aux personnes de race blanche et rejeter l'islam en France et en Europe, notamment en dernier lieu lors de l'émission Touche pas à mon poste (...) au cours de laquelle il a déclaré qu'il y avait trop de musulmans en France".

En février 2023, le ministère de l'Intérieur avait déjà interdit une soirée à thème organisée par l'association et intitulée "Qu'ils retournent en Afrique" en référence aux propos d'un député RN à l'Assemblée Nationale. 

Après l'échec de ce recours en référé devant le Conseil d'Etat, la procédure en justice est toujours en cours et pourrait prendre plusieurs mois. Aurélien Verhassel affirme être prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme pour défendre le cas de La Citadelle et affirme "on peut dissoudre une association mais pas une communauté, ni un idéal." 

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, à l'origine de la dissolution, voit dans ce rejet du Conseil d'Etat "une excellente chose pour la République." 

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