"Polanski viole, Wilson cautionne" ont scandé plusieurs personnes mercredi soir, au Nouveau Siècle, avant le début du concert de Lambert Wilson avec l'Orchestre National de Lille.
La vidéo circule sur les réseaux. On y voit un petit groupe de jeunes manifestants et manifestantes descendant les marches du Nouveau Siècle en scandant "Polanski viole, Wilson cautionne", avant de prendre la sortie.
« Polanski viole, Wilson cautionne » action feministe menée contre la venue de Lambert Wilson a Lille après ses propos suivant les Césars.#PolanskiVioleur #Polanski pic.twitter.com/dvYUzopdOW
— Chloé Lavoisard (@ChloeLavoisard) March 4, 2020
C'était mercredi soir, juste avant le début du concert de Lambert Wilson en hommage au compositeur allemand Kurt Weill, avec l'Orchestre National de Lille.
Ces manifestants reprochent au comédien de 61 ans ses propos tenus sur franceinfo à la suite de la dernière cérémonie des César. Lambert Wilson a vivement critiqué l'attitude de l'actrice Adèle Haenel qui avait quitté la salle lorsque Roman Polanski été sacré meilleur réalisateur pour son film "J'accuse !". Le cinéaste franco-polonais a été condamné par la justice américaine pour le viol d'une mineure en 1977. Depuis, dix autres femmes l'ont également accusé d'agressions sexuelles qui auraient eu lieu dans les années 1970, ce que Polanski conteste.
"Je suis très en colère, c’est n’importe quoi : si on estime qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le fait que Polanski ait des nominations, alors on ne vient pas", s'est agacé Lambert Wilson, le lundi 2 mars. "On ne part pas au milieu de la cérémonie parce que Polanski reçoit un prix ! Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est la règle du jeu."
"Il y a cette espèce de tribunal, de lynchage public"
"Oser évoquer un metteur en scène en ces termes… Parler d’Atchoum, montrer une taille… Et en plus, qu’est-ce qu’on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l’énormité du mythe de Polanski ? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules", a-t-il ajouté, en référence aux propos de l'animatrice de la cérémonie, l'humoriste Florence Foresti.
"Moi, ce qui me met hors de moi, c’est que, quand je lis le texte de Samantha Geimer (la seule victime, américaine, de Roman Polanski reconnue judiciairement à ce jour), elle le défend !", avait également avancé Lambert Wilson. "Elle considère qu’il est une victime de cette diabolisation. Elle lui a pardonné depuis très longtemps. (...) Cette espèce de politiquement correct, je trouve que c’est du terrorisme. En plus, c’est bête ! On se dit 'mais où sommes–nous ? Qui sont ces gens ?' Ça m’a choqué, j’ai trouvé qu’on était minables. Il y a cette espèce de tribunal, de lynchage public que je trouve absolument abominable."
Ces propos avaient déjà suscité de vives réactions ces derniers jours sur les réseaux sociaux.