Le grand retour des consignes prévu en 2025 dans les magasins des Hauts-de-France

Quatre régions, dont les Hauts-de-France, vont expérimenter le retour des consignes dans les grandes surfaces à partir du mois de mai 2025. Cette démarche s'inscrit dans une volonté de réduction de l'impact environnemental des emballages et devrait se généraliser dans toute la France.

Le retour des bouteilles consignées passe à la vitesse supérieure dans la région. Longtemps cantonnées à l'initiative d'entreprises privées, les consignes de verre vont être expérimentées à plus grande échelle dans quatre régions du nord-ouest - dont les Hauts-de-France - à partir du mois de mai 2025.

Ce retour est possible grâce à Citeo, une entreprise à mission spécialisée dans la réduction de l'impact environnemental des emballages et papiers. Avec sa démarche ReUse (réemploi), l'entreprise espère généraliser le réemploi à l'échelle nationale.

Grâce à ce déploiement, "un système de réemploi mutualisé des emballages devient réalité" a déclaré Jean Hornain, directeur général de Citeo dans un communiqué. "Dès mai 2025, les premiers emballages standardisés réemployables seront disponibles dans les grandes surfaces où un grand nombre de citoyens-consommateurs font leurs courses. En démocratisant cette nouvelle offre, nous pouvons réduire l'impact environnemental des emballages."

La démarche ReUse

Pour démocratiser le retour des consignes, Citeo et tous les acteurs qui encadrent le projet, ont développé des standards d'emballage, disponibles en open source. L'objectif : "mutualiser un parc d'emballages", afin d'avoir un "dispositif qui concilie performances écologiques et performances économiques à chaque étape" détaille le communiqué. En d'autres termes, les produits qui feront partie du dispositif, auront tous le même emballage afin de favoriser leur réemploi, soit 30 millions d'emballages réemployables partagés.

Un dispositif qui concilie performances écologiques et performances économiques

Citeo

Dans ces gammes standardisées seront disponibles toutes formes de contenants : bouteilles d'1L, pots de multiples contenances, petites bouteilles en verre... L'idée étant de pouvoir consigner les jus de fruits, les pots de légumes ou encore les bouteilles de bière.

De l'achat de la consigne à son réemploi, c'est tout un dispositif d'acheminement et de nettoyage qui doit se mettre en place. Les 7 étapes du réemploi : 

Pour le consommateur, rien de plus simple, il suffit de ramener ses contenants en verre usagés en magasin. Chaque magasin sera quant à lui libre de mettre en place le dispositif qu'il souhaite pour organiser la récupération des consignes : machines automatiques, déconsignage par code-barres...

La démarche va d'abord voir le jour dans plusieurs régions pilotes du Nord dont : les Hauts-de-France, les Pays-de-la-Loire, la Bretagne et la Normandie. Touchant ainsi près de 16 millions de consommateurs. À terme, le dispositif devrait être déployé sur tout le territoire.

Mais alors, entre recyclage et réemploi, quelle solution choisir ?

Ce qui a propulsé le retour en force de la consigne, c'est bien son aspect environnemental. Pour arrêter de produire des emballages à la chaîne jetables, au profit d'emballages durables. Et Citeo ne s'en cache pas. L'objectif de son projet est bel est bien de "réduire l'impact environnemental des emballages." 

Mais quid du recyclage, également promu comme solution durable pour les emballages du quotidien. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que réemployer, c'est réutiliser le même emballage. Alors que recycler, c'est transformer un emballage. Ce qui différencie drastiquement les deux pratiques, c'est qu'un produit recyclé passé nécessairement par le statut de déchet. Pas dans le cas du réemploi.

Depuis quelques années, le marché de la consigne est porté par quelques entreprises privées dans la région. C'est notamment le cas de "Haut la consigne", dont nous avions visité les locaux : 

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Le réemploi consomme 79% moins de CO2 que le recyclage. Archives : 2023 ©Myriam Schelcher / FTV

L'intérêt du réemploi par rapport au recyclage : 79% de CO2 en moins rejeté dans l'atmosphère. Prenons en exemple, le cas d'une bouteille en verre. Pour être recyclée, il faut la fondre à près de 1500°C, alors que pour la réemployer il suffit de la nettoyer à 80°C. Cela représente deux fois moins d'eau consommée.

Et la différence se ressent aussi dans le porte-monnaie. Une bouteille lavée coûte 30% moins cher qu'une bouteille neuve.

► Lire aussi : Se faire livrer des bouteilles consignées à domicile, c'est désormais possible à Amiens

Une habitude chez nos voisins belges

Ramener ses bouteilles vides dans des caisses est devenu un réflexe Outre-quiévrain. On l'appelle "la vidange". Chaque brasseur, ou presque, dispose encore d'une laveuse, indispensable au réemploi des bouteilles vides.

Selon le format de la bouteille, le consommateur peut espérer recevoir en échange une dizaine, voire plusieurs dizaines de centimes. Mais pour que ce réflexe s'importe dans les Hauts-de-France, il faudra alors multiplier les points de collecte. En 2023, la région n'en comptait à peine qu'une centaine.

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