"Le pigeon, c'est le cheval du pauvre ", éleveur de pigeons de course, il raconte comment devenir colombophile professionnel

Alexandre est un des tous premiers colombophiles en France à faire de cette tradition ouvrière typique du Nord une profession : éleveur de pigeons de course. Un pionnier à découvrir dans un documentaire inédit.

Alexandre, 37 ans, élève des pigeons voyageurs et les revend en Belgique, pays où la pratique et le marché sont les plus développés. Le plat pays compte 20 000 colombophiles, contre moitié moins en France.

Dans l'Hexagones, sur les 10 000 pratiquants, 6 000 sont dans les Hauts-de-France. Alexandre, qui fait figure de pionnier, souhaite faire évoluer son activité. Avec l'aide d'amis amateurs, Pierre, 54 ans, et Louis, 26 ans, il veut faire connaître la colombophilie française dans le monde entier en développant un site web de vente de pigeons.

"Le pigeon, c'est le cheval du pauvre "

Alexandre vend des produits prophylactiques pour le soin des volatiles, mais son principal revenu provient de la vente même de ses pigeons. Pour cela, il passe principalement via une entreprise de courtage belge spécialisée qui met en contact les colombophiles et des acheteurs du monde entier.

Si le marché français n'est pas encore très développé, la colombophilie s'est professionnalisée depuis longtemps en Belgique. Au mois de mars 2018, un pigeon nommé Armando a été vendu par son propriétaire Belge à un riche industriel chinois pour 1,25 million d’euros. Cette vente record a été suivie en 2020 par celle de New Kim, un autre pigeon belge, pour 1,6 million d’euros.

"Je ne trouve pas ça plus idiot de mettre 1 250 000 euros dans un pigeon, dont les enfants seront vendus quand même assez cher et qui rentabiliseront la chose, que de mettre de centaines de millions d'euros dans un joueur de football"

Alexandre, colombophile professionnel

Par ailleurs, les fédérations colombophiles françaises, belges et néerlandaises organisent chaque année de nombreux lâchers de pigeons, un peu partout en France, aux beaux jours, entre le mois d'avril et la mi-août. Ces courses permettent aussi aux éleveurs de se faire connaître. La course de Barcelone (un peu plus de 1 000 km) peut rapporter au pigeon vainqueur, ou plutôt à son éleveur, plus de 100 000 euros.

VIDÉO. À Marconne, Tanguy Gervois, 24 ans, champion de France de colombophilie toutes catégories

Comment se déroule une course de pigeons ? 

Les obstacles à franchir sont nombreux pour les pigeons, lors d'une course : les montagnes, les vents contraires, la pluie ou la chaleur, les rapaces, les éoliennes et même les pylônes 5G, qui selon certains semblerait désorienter les oiseaux voyageurs. Les colombophiles, eux, attendent patiemment le retour de leurs champions. 

"Pourquoi les gamins aiment bien le foot ? Parce qu'il y a Mbappé, parce qu'il y a des vedettes. Il faut toujours des locomotives, des têtes d'affiches. Si on n'a pas des vedettes, la colombophilie va mourir"

Pierre, colombophile amateur

"Un oiseau qui fait 450 grammes et qui se tape 1000 km en une journée, si tu aimes la performance sportive, tu ne peux pas être insensible à ces choses là."

Louis, colombophile amateur

"Voler plus haut"

Un documentaire inédit à voir jeudi 14 mars à 22h45 ,sur France 3 Hauts-de-France et en replay (30 jours) sur france.tv 
Un documentaire écrit et réalisé par Isabelle Cadière
Une coproduction Les Productions Cercle Bleu, STM Wéo, Pictanovo et France Télévisions