La légalisation du cannabis serait plus "un choc social qu'un choc sanitaire", estime un universitaire lillois

Une mission d'information parlementaire doit être lancée prochainement pour "éclairer le débat public" français sur tous les usages du cannabis, y compris récréatif.

"La légalisation du cannabis, c'est plus un choc social qu'un choc sanitaire. Cela nécessite de mettre un coup de pied dans la fourmilière des banlieues", estime Christian Ben Lakhdar, professeur d'économie à l'université de Lille. Selon ce spécialiste des drogues, environ 100 000 personnes participent plus ou moins régulièrement au trafic en France.

Si la France, premier pays consommateur d'Europe, passe à la légalisation, les dealers actuels seront "probablement les oubliés du système", craint cet universitaire qui recommande de créer "des emplois légaux liés au nouveau marché du cannabis" dans les anciennes zones de trafic.
 

Les exemples américains


Aux Etats-Unis, où une dizaine d'Etats ont totalement légalisé le cannabis, l'insertion des populations les plus exposées au trafic est devenu un thème de société. En Californie, la loi permet d'effacer du casier judiciaire les condamnations liées au cannabis, qui ont surtout frappé des Afro-américains.
 

Les villes d'Oakland et de San Francisco ont également lancé des initiatives pour aider les femmes et les minorités à investir dans le marché légal du cannabis. Le Massachusetts assure, lui, un programme de réhabilitation des anciens dealers pour les aider à trouver un emploi dans cette nouvelle industrie.
 

"Pas un tabou" pour les élus de la majorité


Les députés français se pencheront-ils sur ces expériences ?  "Il faut absolument aller jusque-là", assure le député LREM de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, un des artisans de la mission d'information, qui compte organiser des voyages outre-Atlantique. Pour lui, la légalisation, rejetée pour l'instant par le gouvernement, n'est "pas taboue" et "si on la propose, il faut savoir ce qu'on fait des gens qui sont dans cette économie parallèle."

"Un accompagnement social serait nécessaire", estime-t-il. Mais les trafiquants qui souhaitent se reconvertir "doivent prendre conscience que ces emplois seraient moins rémunérateurs".
 
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