Sur les réseaux sociaux, dans l’espace public, les propos violents et décomplexés se multiplient en cette fin de campagne. Une tension de plus en plus palpable qui a rarement été aussi affirmée.
Candidate dans la 9e circonscription du Nord, Violette Spillebout a eu cette semaine une surprise désagréable. La candidate Ensemble est qualifiée pour une triangulaire ce dimanche face à Odile Vidal-Sagnier (NFP) et Christine Landu (RN) dans un contexte particulier.
Elle et son équipe de campagne ont en effet découvert des slogans peints à même le sol ou écrits sur une affiche « Spillebout complice de Marine Le Pen »
Un procédé qui choque et interpelle.
Un contexte actuel brûlant
Ces faits n’ont, certes, pas été accompagnés de violences physiques, mais tous les observateurs de cette campagne s’accordent à dire que le contexte actuel est brûlant.
Des candidats de tout l’échiquier politique ont subi des invectives, injures ou insultes. Cela va même plus loin parfois. D'après le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, "51 candidats, suppléants ou militants" ont été "agressés physiquement" lors de cette campagne.
Sur BFMTV, ce dernier a évoqué, ce vendredi, "une France à vif". A l’aube du second tour, nos confrères de franceinfo dressent d’ailleurs une liste non exhaustive des violences, insultes et menaces qui ont émaillé les derniers jours de la campagne.
Des incidents qui « témoignent d’une polarisation de la vie politique inédite sous la Ve République » selon Xavier Crettiez, professeur de science politique à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye cité par nos confrères de La Croix. Il évoque aussi « une brutalisation des modes de communication… Les invectives et le refus du compromis qui font le lit du passage à l’acte violent ».
La parole raciste se libère
En marge de ces actes envers les candidats, des propos décomplexés se multiplient dans l’espace public, notamment des insultes racistes.
Le président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, Jean-Marie Burguburu, a récemment alerté sur un déchainement de cette parole dans un entretien avec France Bleu Paris.
Dans la région, de tels faits ont été recensés, le candidat NFP Fabien Roussel en a d’ailleurs ouvertement parlé lors d’une interview.
« Les bougnouls dehors, ici on est chez nous », hurle un couple à Mounir pompier de ma circonscription, en intervention.
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) June 27, 2024
Cette parole se libère.
Elle est là la menace Bardella ! pic.twitter.com/zCKpa0EoDA
Des pompiers en intervention à Condé-sur-l’Escaut ont en effet été insultés par un homme et une femme leur interdisant l’entrée du domicile. Une séquence filmée aux mots particulièrement violents.
Un contexte extrêmement tendu donc, à l'approche d'un scrutin décisif et incertain.