Une centaine de pompiers ont manifesté ce matin, à Lille, pour dénoncer les agressions à répétitions dont ils sont victimes.
"On part en intervention la boule au ventre, on se demande si ça va tomber sur notre gueule ou sur le prochain... Ce qu'on veut c'est des actes forts", entame un des pompiers réunis ce matin, à Lille. Les pompiers du Nord sont à bout de nerfs. Ils étaient une centaine ce matin, rassemblés pour exprimer leur colère.
"On n'en peut plus, on ne veut plus travailler comme ça", explique-t-il. "Les personnels de Roubaix ont la boule au ventre... On n'en peut plus. On se regarde avant de partir en intervention en espérant qu'une chose c'est que ça ne tombe pas sur nous."
Kévin fait partie des trois pompiers agressés dimanche, à Wattrelos. Il est toujours sous le choc. "Depuis deux jours j'ai toujours cette angoisse, l'envie de pleurer", confie-t-il. "C'est compliqué aussi pour la famille. Je suis père de famille avec deux enfants... Il y aussi des conséquences physiques et psychologiques."
Alerter les pouvoirs publics
Agressions à répétition, manque d'effectifs... Aujourd'hui les pompiers du Nord sont au bord de l'implosion. Leur seul recours : alerter les pouvoirs publics, d'abord le CHSCT. "Ce qu'on est venus chercher c'est pas un projet, ce sont des réponses imminentes. Ce n'est pas demain matin, c'est cet après-midi."
En fin de matinée, une délégation a été reçue par le Préfet. Michel Lalande est venu sur le perron saluer les pompiers présents, parfois exaspérés. "Quand on part en intervention aujourd'hui, on est parfois obligés de se sécuriser", lui explique un pompier. "Se sécuriser c'est prendre la fuite. Ca ne peut pas durer comme ça."
"Ca ne peut pas durer", lui répond le Préfet. "Malheureusement il y a vous, mais il n'y a pas que les sapeurs-pompiers. Il y a aussi les autres." Si rien ne change, ces pompiers menacent de déserter les casernes.