Christophe Itier (LREM) renonce aux municipales à Lille en 2020 pour se consacrer à sa mission de haut-commissaire à l'Economie sociale et solidaire, secteur qui "doit devenir un aiguillon pour changer notre modèle de développement", annonce-t-il au Journal du Dimanche.
"Engager une transformation structurelle de notre économie" est "ma priorité, mon combat", affirme ce macroniste issu du PS dans un entretien au JDD. "Après mûre réflexion, j'ai décidé d'aller au bout de cet engagement et de ne pas me présenter aux municipales à Lille", poursuit celui qui avait entamé en septembre une pré-campagne pour briguer le fauteuil occupé depuis 2001 par la socialiste Martine Aubry.
Nommé haut-commissaire à l'Economie sociale et solidaire (ESS) en septembre 2017 après son échec aux législatives face à Adrien Quatennens (LFI), Christophe Itier indique dans le JDD qu'il va annoncer "dans les jours qui viennent" un "pacte pour la croissance de l'ESS". Quatre ans après la loi Hamon, qui "a permis de poser un cadre légal", cette économie est "insuffisamment influente", estime-t-il.
"L'ESS, c'est 10% du PIB, 2,3 millions de salariés, 200 000 entreprises", mais ce secteur "est encore un nain politique", poursuit Christophe Itier. Son pacte doit permettre à l'ESS de "changer d'échelle" et d'"être le bras armé de la transformation sociale et environnementale" du pays. Pour cela, le haut-commissaire compte notamment sur la transformation en janvier du CITS (crédit d'impôt sur la taxe sur les salaires, le CICE du secteur non lucratif) en baisse des cotisations sociales patronales. "Cette bascule va aboutir à redonner 1,4 milliard d'euros de marge de manoeuvre aux entreprises de l'ESS", se réjouit-il. Alors que le gouvernement avait affiché en janvier son souhait de mobiliser 1 milliard d'euros pendant le quinquennat, en fonds publics et privés, pour favoriser l'ESS et plus largement l'"innovation sociale", "nous avons déjà mobilisé 300 millions d'euros (...), un tiers du chemin a été parcouru", assure Christophe Itier.
"La France peut devenir un moteur", estime-t-il en annonçant la tenue à Paris, au printemps 2019, d'une "première rencontre internationale" de l'ESS. Pour le haut-commissaire, "ce secteur a parfaitement bien résisté à la crise: sur les sept dernières années, le nombre d'emplois a augmenté de 24%, contre 3% dans l'économie traditionnelle". "L'ESS crée donc de l'emploi, et de l'emploi non délocalisable", relève-t-il.