Après sa mise en examen, Damien Castelain va-t-il devoir quitter la présidence de la MEL ?

Au lendemain de sa mise en examen dans le dossier du "Grand Stade", le président (sans étiquette) de la Métropole Européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, a fait savoir qu'il n'envisageait pas de démissionner. Mais la droite exige "une expression directe et rapide".

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Mise en examen mercredi pour favoritisme et corruption dans l'enquête sur l'attribution du chantier du Stade Pierre-Mauroy au groupe de BTP Eiffage, Damien Castelain, président sans étiquette de la Métropole Européenne de Lille (MEL), a fait savoir qu'il n'entendait pas démissionner. "A l'époque de l'attribution du marché, M. Castelain n'était qu'un des très nombreux élus communautaires, il n'était pas aux commandes de la MEL!", a plaidé son avocate Me Florence Rault

Au sein de la communauté urbaine de Lille, pourtant, la droite semble vouloir mettre la pression. "La garde à vue prolongée et la mise en examen jettent un trouble dans nos populations, le groupe MCU demande donc une expression directe et rapide du président Damien Castelain avant la fin de la semaine", a déclaré le groupe Métropole Communes Unies (LR, UDI, divers droite) dans un communiqué. "Ça n'est pas un ultimatum", a précisé ce jeudi matin sa présidente, Florence Bariseau, par ailleurs vice-présidente LR du Conseil régional des Hauts-de-France. "Je pense que c'est dans l'intérêt de Damien Castelain de s'exprimer et la demande de notre groupe est tout simplement d'une expression du président. Je vais l'appeler dans la journée, prendre contact avec lui pour voir sous quelle forme et à quelle date il pourrait accepeter la demande de notre groupe".

Reportage de Laurent Navez et Vincent Dupire

Maire de Péronne-en-Mélentois, petite commune de 900 habitants, Damien Castelain a succédé à Martine Aubry à la présidence de la MEL au lendemain des municipales de 2014 lors desquelles le PS a perdu des villes importantes comme Roubaix et Tourcoing. A la tête du groupe sans étiquette Métropole Passions Communes (MPC), il avait été élu avec le soutien de la gauche, au détriment de Bernard Gérard, le député-maire LR de Marcq-en-Baroeul.

Le soutien des sans-étiquette et de la gauche

Le groupe MPC a exprimé tout son soutien après sa mise en examen. "A ce stade, nous souhaitons que la présomption d’innocence s’applique à notre Président comme à tout autre français et qu’elle soit respectée par tous", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Damien Castelain est un homme courageux, sincère, honnête consacrant sa vie politique au service de l‘intérêt général. À celles et ceux qui laissent les passions et les intérêts du moment les emporter et les envahir sur les enjeux métropolitains, nous leur rappelons que le Président Damien Castelain défend depuis 2014 une vraie vision pour notre métropole."

A gauche, Martine Aubry, maire PS de Lille, reste elle aussi solidaire de Damien Castelain. "Il est mis en examen pour un week-end (une invitation au Grand Prix de F1 de Hongrie aux frais d'Eiffage en 2010 NDR) qu’il a reconnu comme une erreur. En effet, c’en est une. Mais je ne connais que ça et je lui garde ma confiance comme président de la métropole", a-t-elle déclaré à La Voix du Nord. "Il a reconnu une erreur qui est plus qu’une imprudence", a réagi de son côté Gilles Pargneaux, président du groupe socialiste et apparentés à la MEL. "On doit continuer à soutenir Damien Castelain car il n’y a aucune raison de lui retirer notre confiance. Ce que fait la droite me choque : se réunir le lundi soir alors qu’on n’avait pas d’autre info qu’une audition, ce n’est pas correct. Avec une deuxième réunion, cela commence à être indécent, non seulement vis à vis de l’homme, mais de l’institution communautaire."
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