Comment la Lilloise Amandine Henry, capitaine des Bleues, a marqué ses anciens entraîneurs et coéquipiers nordistes

Tous décrivent une joueuse "au-dessus du lot", et surtout bien meilleure que les garçons avec qui elle évoluait.

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"Elle savait mettre un taquet à un adversaire qui ne la respectait pas", sourit Benjamin Fontaine. Adolescent, il a joué trois ans avec Amandine Henry à l'Iris, club de la métropole lilloise. Aujourd'hui, il la voit mettre "de l'impact" au Mondial-2019. 

Née à Lille, la milieu de terrain tricolore (29 ans, 83 sélections) a débuté le foot à six ans à l'OSM Lomme, à deux pas du domicile familial. "Elle habitait à côté du stade et y venait tout le temps. Elle n'avait rien à envier aux garçons, elle était rapide et technique et était même meilleure qu'eux", se souvient pour l'AFP David Vanlerberghe.
 
Il l'a entraînée durant une saison, en 1997-1998, alors que la jeune fille évoluait dans la catégorie 'poussins': "À l'époque, elle était attaquante et marquait pas mal de buts. Plus elle jouait, plus elle progressait: elle se plaçait mieux et elle était bluffante". 

À 11 ans, Amandine Henry rejoint l'Iris Club Lambersart (ICL), le club voisin où le niveau est plus élevé. Elle y restera durant quatre saisons et continuera sa progression fulgurante.

 

"Au-dessus du lot"

"Athlétiquement, elle était largement au niveau des garçons", raconte encore Benjamin Fontaine. "On était tous conscients qu'elle allait réussir tant elle était au-dessus du lot. Ça se voyait dans ses passes, ses transversales et même dans les duels aériens. Elle pouvait éliminer un joueur sur un coup de reins."

La capitaine des Bleues commence alors à être connue dans la région et le Football club féminin Hénin-Beaumont (FCFHB), qui évoluait en D1 à l'époque, la suit de près.

"Quand elle avait 13 ans, on a été voir ses parents. On leur a dit que c'était mieux pour elle de rester à Lambersart car elle jouait dans une très bonne équipe de garçons. Et c'était pas loin de chez elle puisque ses parents habitent à Lomme. Finalement, elle est venue quand elle avait 15 ans car elle ne pouvait plus jouer dans une équipe masculine", raconte Didier Knockaert, président du FCFHB de 1992 à 2010.

"Ça s'est fait naturellement, elle a eu une très grande chance, en plus de ses qualités, c'est d'avoir des parents exceptionnels. Ils savaient écouter, proposer. Ils ont bien dirigé et conseillé leur fille. Elle était très très bien encadrée par ses parents qui suivaient sa progression de très près", ajoute l'ancien dirigeant.

Amandine Henry débute alors en Première Division à seulement 15 ans au sein du club nordiste. Et sa première saison dans l'élite sera réussie puisqu'elle marquera 11 buts en 20 matches.
 
"Ce n'était pas risqué de la faire jouer car elle était vraiment au-dessus du lot. Elle était polyvalente et très clairvoyante dans le jeu. Elle ne lâchait rien et savait ce qu'elle voulait. C'est quelqu'un d'exceptionnel de par ses qualités sportives et humaines", souligne M. Knockaert. 

"Elle n'a jamais eu un mot plus haut que l'autre, c'était une courageuse, une battante qui s'accrochait toujours. On sentait déjà qu'elle était de nature à diriger dans l'avenir."

 

"C'est vraiment un modèle"

Après Hénin-Beaumont, Amandine Henry va jouer deux ans avec l'équipe de Clairefontaine puis elle rejoint l'Olympique lyonnais qui lui permet de franchir un nouveau palier. Championne de France à 18 ans, elle obtient sa première sélection avec les Bleues, à 19 ans, et commence à collectionner les trophées.

La Nordiste, qui a hérité du brassard de capitaine des Bleus peu après l'arrivée sur le banc de Corinne Diacre, fin 2017, s'est forgée un palmarès impressionnant : 11 championnats de France, 5 Ligues des champions et 6 Coupes de France. Il ne lui manque plus qu'un titre en sélection !

"Elle est toujours aussi gentille et réservée. Le succès ne l'a pas changée, elle est restée simple et humble. On est vraiment très fiers d'elle", explique Benjamin Fontaine, qui la fréquente encore de temps à autre.

"Amandine avait beaucoup de qualités mais elle s'est donné les moyens de réussir", martèle M. Knockaert. "Elle ne pouvait que terminer en équipe de France et ce rôle de capitaine lui va à merveille car elle est très réfléchie, déterminée et calme en même temps. C'est vraiment un modèle."
 
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