Des salariés bloquent ce mercredi matin le site pour protester.
La production de l'usine d'Haubourdin (Nord) de Cargill, géant américain du négoce et de la transformation des matières premières agricoles, était à l'arrêt mardi soir, à l'appel de la CGT, pour protester contre le licenciement d'un salarié mis à pied.
"La production est quasiment à l'arrêt complet et, cette nuit, on va bloquer toutes les portes de l'usine pour qu'aucun camion ne puisse entrer ni sortir demain", a déclaré à l'AFP Dorian Vallois, délégué CGT, confirmant une information de La Voix du Nord.
"Une provocation supplémentaire"
Un salarié, mis à pied à titre conservatoire le 17 janvier après avoir, selon la direction, "tenté d'agresser" le directeur du site, a reçu ce mardi sa lettre de licenciement.
"C'est une provocation supplémentaire dans un climat déjà tendu", a jugé M. Vallois, alors que les salariés de l'usine avaient voté le 13 janvier une "grève illimitée" pour réclamer le retrait du plan de suppression de plus de la moitié des effectifs.
"La direction veut casser toute forme de rébellion et briser psychologiquement les salariés", a ajouté le délégué CGT, qui exige l'annulation du licenciement du salarié et sa réintégration.
"Comportement inacceptable"
Interrogée par l'AFP, la direction de l'usine a indiqué que le salarié licencié avait eu "un comportement inacceptable", affirmant par ailleurs qu'il avait déjà fait l'objet d'un licenciement "pour les mêmes raisons dans son entreprise précédente".
"Beaucoup de salariés de l'usine sont venus nous voir pour demander une sanction exemplaire contre cette personne", a assuré la direction.
Une "minorité de salariés bloquent le site" et "une fois de plus, on ne peut que déplorer qu'ils se tirent une balle dans le pied", a-t-on ajouté.
Des licenciements dès juillet ?
Le site de Haubourdin, près de Lille, emploie 315 personnes et transforme depuis 1920 du maïs, en provenance essentiellement du sud de la France et du sud de l'Europe.
L'entreprise veut abandonner l'activité d'extraction d'amidon, qu'elle dit être déficitaire, supprimant 183 emplois. Elle veut se "repositionner" sur la deuxième activité du site, la transformation de l'amidon en ingrédient industriel de spécialité pour la pharmacie et l'alimentation infantile, en créant 19 postes.
Le "plan de sauvegarde de l'emploi", contesté en justice, doit être clôturé fin mars. Les premiers licenciements auraient lieu dès juillet, selon la CGT.