Lille : après l'évacuation d'un squat de migrants, des associations demandent des explications au préfet

Après l'évacuation d'un squat à Lille, où vivaient quelque 180 migrants, des associations, partis politiques et syndicats ont sommé vendredi le préfet de s'expliquer publiquement après qu'une décision de justice a accordé un délai de trois ans aux migrants pour évacuer les lieux.

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"C'est au préfet Michel Lalande de s'expliquer publiquement sur son choix d'expulser par la force 48 heures avant la décision de justice qui était attendue", peut-on lire dans un communiqué signé notamment par Attac, la Cimade, EELV ou encore la FSU.

Quelque 180 personnes ont été expulsées mardi matin de ce bâtiment, baptisé ironiquement "squat 5 étoiles" et situé dans des locaux désaffectés appartenant à un bailleur social, Partenord Habitat, où certains vivaient depuis 2017.

Les migrants avaient ainsi été emmenés dans différents CRA (centre de rétention administratifs), CADA (centre d'accueil de demandeurs d'asile) ou CAO (centre d'accueil et d'orientation). 

 
La préfecture avait notamment affirmé "répondre à l'urgence sanitaire créée par les conditions de vie indignes et insalubres" et elle s'appuyait sur une ordonnance d'expulsion du tribunal de grande instance de Lille du 5 juillet 2018.


Sursis de 3 ans


Plusieurs dizaines d'occupants avaient toutefois saisi la justice entre mars et mai 2019, afin de solliciter un délai pour libérer l'immeuble. Jeudi, un juge de l'exécution (JEX) du tribunal de Lille leur a finalement accordé "un délai expirant le 6 juin 2022", selon le jugement consulté par l'AFP.

"En situation de grande précarité, isolées et ne bénéficiant d'aucune ressource", ces personnes "sont dans l'impossibilité de se reloger dans des conditions normales", peut-on lire, le juge estimant qu'une expulsion "porterait une atteinte disproportionnée à leur droit de vivre dans des conditions décentes".

 
"Le préfet prend acte de la décision et ne souhaite pas faire de commentaire", a simplement réagi la préfecture du Nord vendredi.

"Nous dénonçons fermement les méthodes employées par l'État et la préfecture, et exigeons des solutions d'hébergement appropriées pour toutes et tous les habitants du squat, le respect de leurs droits inscrits dans la loi ainsi que la protection des personnes vulnérables", ont ajouté les signataires dans leur communiqué.
Lors de cette évacuation, 16 personnes ont été interpellées, a indiqué le parquet de Lille vendredi, et seront jugées le 16 janvier pour "la participation à un attroupement malgré les sommations de se disperser". Trois d'entre elles sont par ailleurs poursuivies "pour des violences sans incapacité sur personnes dépositaires de l'autorité publique".
 
 
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