Vincent Delory, otage français tué au Mali en 2011, a reçu la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme, une distinction symbolique mais insuffisante pour sa famille qui se bat depuis des années pour que l'Etat reconnaisse sa responsabilité dans sa mort.
Vincent Delory, ingénieur de 25 ans, et son ami Antoine de Léocour, oeuvrant dans l'humanitaire, avaient été tués en janvier 2011 en territoire malien lors d'une intervention de l'armée française, après avoir été enlevés dans un restaurant de Niamey, au Niger, par un groupe d'AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique). Les deux jeunes gens étaient tous deux originaires de Linselles (Nord), près de Lille.
Le nom de Vincet Delory dans le décret daté du 25 juin 2019 et publié au journal officiel, parmi des dizaines d'autres notamment associés aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis et du 14 juillet 2016 à Nice.
Mais pour les parents de Vincent, cette médaille - qu'ils avaient demandée en novembre 2018 - ne reconnaît pas la responsabilité de l'Etat dans la mort de leur fils, officiellement tué dans l'incendie d'un 4x4 d'AQMI. "Ça n'apporte absolument rien. Ce que nous voulons, c'est que l'Etat reconnaisse qu'il a mis la vie des otages en danger, qu'ils ont tiré sur le 4x4 et que Vincent en est mort", a déclaré ce vendredi on père, Gilles Delory.
Se disant "abandonnés" par la nation, les parents de Vincent ont multiplié ces dernières années les demandes en ce sens, dont celle de la Légion d'honneur, sans succès. "On n'a plus beaucoup d'espoir mais on continue à se battre quand même", a affirmé M. Delory.
Créée en juillet 2016, la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme a vocation à rendre hommage aux victimes, tandis que la Légion d'honneur récompense les services rendus à la Nation. Elle est obligatoirement demandée par la victime ou, si elle est décédée, par sa famille.