Emmanuel Macron recevra lundi cinq présidents de métropoles, à savoir Alain Juppé (Bordeaux), Christian Estrosi (Nice), Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Johanna Rolland (Nantes) et Damien Castelain (Lille), a-t-on appris vendredi auprès de l'Elysée, confirmant une information du Point.
Cette invitation intervient alors que l'exécutif veut rapprocher métropoles et conseils généraux sur le modèle du Grand Lyon, que connaît bien le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Un dossier qui inquiète les conseils généraux des départements concernés, qui craignent que les métropoles règnent en maîtres sur les parties dynamiques des agglomérations et ne laissent aux conseils généraux que les zones périurbaines ou rurales.
Les cinq présidents des conseils généraux concernés, Georges Meric (Haute-Garonne), Jean-Luc Gleyze (Gironde), Philippe Grosvalet (Loire-Atlantique), Jean-René Lecerf (Nord) et Charles Ange Ginesy (Alpes-Maritimes), ont écrit le 10 septembre au président de la République pour s'en inquiéter.
"Fractures territoriales"
"La perspective d'une réforme des métropoles calée sur le seul +modèle lyonnais+, au détriment des départements dans leurs compétences et périmètres actuels, nous paraît contenir le risque irrévocable d'accentuer davantage les fractures territoriales qui affaiblissent notre pays, fragilisent le tissu social et alimentent la montée des extrêmes", écrivent-ils dans une lettre dont l'AFP a eu copie.
L'exécutif a par ailleurs enclenché une mission pour étudier la fusion de la métropole d'Aix-Marseille avec le département des Bouches-du-Rhône. Quant à la métropole du Grand Paris, qui n'échappe pas aux inquiétudes des élus éloignés du centre et de la proche banlieue parisienne, les projets attendus d'Emmanuel Macron sur l'évolution institutionnelle du Grand Paris ont plusieurs fois été repoussés.
L'architecte et urbaniste Roland Castro a remis mardi un rapport sur la métropole parisienne, mais le président Macron ne devrait pas se prononcer sur le fond avant quelques mois.