"Faites vos jeux !" Croupier est un métier qui suscite toujours la curiosité. A quoi peut bien ressembler le quotidien de ces pros du tapis vert et des tables de poker ? Pourquoi et comment embrasse-t-on cette profession ? Rencontre avec Sophie Waroquier, croupière depuis 2014 au casino Barrière de Lille.
Carré blond soigné, veste blanche et pantalon noir, la nordiste Sophie Waroquier a un look impeccable. Normal, elle exerce depuis 2014 un métier public, qui exige une présentation irréprochable : Sophie est croupière. Mais en quoi ce métier consiste-t-il ?
Partons de la définition. "Croupier" est un nom que le dictionnaire Larousse indique comme étant uniquement masculin, mais que le Robert, lui, féminise. Il est vrai que les femmes sont encore peu nombreuses dans cet univers, même si d’après Sophie, "tout le monde peut y entrer, il n’y a pas de souci !"
Cela fait huit ans que Sophie Waroquier exerce au casino Barrière. "Mon travail, explique-t-elle avec un grand sourire, c’est de permettre aux gens de passer un bon moment, tout en gagnant ou perdant. J’anime des parties de jeux et je tourne sur différents postes, le blackjack, la roulette, le poker, etc…"
Sophie est donc responsable du bon déroulement du jeu et de l’ambiance autour de la table. Elle doit s’assurer, entre autres, qu’il n’y ait pas de triche. La concentration est permanente. Elle précise : "C’est impossible de tricher ! Parfois, certains essaient, mais avec humour !"
Les joueurs réguliers, je les appelle des amis de casino
Sophie Waroquier, croupière
Parfois, des liens se tissent et on finit par bien connaître les joueurs réguliers : "J’appelle ça des amis de casino. Forcément, quand un joueur arrive et vous salue d’un "Bonjour, ça va Sophie ?", c’est tout de suite convivial et rassurant. Et puis, il y a aussi les occasionnels ou ceux qui viennent pour la première fois, on est là pour leur expliquer comment ça marche."
La jeune femme sort un objet de sa poche, une sorte de petit flacon transparent. Mais qu’est-ce que c’est ? La question l’amuse : "Ça, c’est un dolly, mon outil de travail de tous les soirs. A la roulette, je lance la bille et au moment où le numéro sort, je le pointe avec le dolly."
Ses mains sont souples, animées. Sophie manipule avec adresse plaques, jetons, cartes ou dés : "Il faut avoir une grande dextérité dans les mains, ça s’apprend aussi avec les années."
Comment se former ?
Aussi loin que remontent ses souvenirs, Sophie a toujours aimé les cartes : "Je suis pratiquement née avec un jeu entre les mains ! Je jouais au poker dans un club, très convivial, un hobby. J'ai fait plein de petits métiers et puis, grâce à Pôle Emploi, j’ai réussi à faire une école à Paris."
"J’ai été recrutée par le casino Barrière avant la fin de mes études ! Aujourd’hui, il y a même des formations directement dans les casinos."
Car bien sûr, le métier de croupier, ça s’apprend. Et il faut savoir développer certaines qualités comme le sens de l’observation, une bonne mémoire, une aisance avec les chiffres ou la gestion du stress.
Après huit ans de pratique, Sophie aimerait-elle persévérer dans cette branche ? Elle sourit, pensive : "Pour durer, il faut être passionnée car les conditions sont particulières et on travaille de nuit. Mais c'est mon cas, alors pourquoi pas ?"