Métropole de Lille : les maires divisés sur l'"autoroute de la chaleur", censée réduire la facture d'énergie

Les maires des dix communes traversées par ces grosses canalisations ne sont pas tous du même avis.

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C'est un chantier hors-norme qui divise. Le projet d'"autoroute de la chaleur" devant relier le Centre de valorisation énergétique de déchets (CVE) d'Halluin à Lille en passant par une dizaine de communes est pourtant censée réduire la facture de chauffage.

 

Qu'est-ce que c'est ?

L'"autoroute de la chaleur" sera constituée de deux tuyaux de canalisations de 20 km installés sous terre et devant alimenter les réseaux de chaleur de la métropole. Concrètement, les déchets de la métropoles (350 000 tonnes chaque années) incinérés à Halluin alimenteront les canalisations, remplies d'eau chaude.
 
"De ce déchet on en tire une énergie, qu'on valorise sous forme d'électricité" explique Hervé Caron, directeur du CVE d'Halluin. "Demain avec la construction de l'autoroute de la chaleur, on va faire de l'électricité et fournir de l'eau chaude aux métropolitains."​​​​​​

Ces canalisations traverseront plusieurs communes vers le sud : Halluin, Roncq, Neuville-en-Ferrain, Wasquehal, Roubaix et Tourcoing. Un second tuyau partira vers l'ouest pour desservir Marcq-en-Barœul, La Madeleine et Lille (voir carte ci-dessous)
 

Concrètement, ce réseau devrait permettre de baisser de 10% la facture énergétique pour les 40 000 foyers raccordés dans un premier temps. Et puis il y a l'atout écologique : 50.000 tonnes de CO2 en moins chaque année.

"Aujourd'hui c'est une très grande révolution puisque le réseau de chaleur de Lille est alimenté principalement par du charbon et par du gaz" se réjouit le directeur énergie de la Métropole européenne de Lille (MEL) Erwan Lemarchand, pour qui "grâce à cette énergie et à la chaleur de nos déchets on va pouvoir arrêter le charbon, enlever du gaz et transformer une énergie qui n'est pas renouvelable par une énergie renouvelable"

 

Pourquoi ça divise ?

Mais les maires ne sont pas unanimes, car il y a la question du coût : le projet coûte 75 millions d'euros. C'est beaucoup trop pour le maire (LR) de Mouvaux Éric Durand : "Moi j'étais séduit par cette idée, mais à 75 millions d'euros, c'est de l'argent public ! On est en droit de se poser des questions ! Qui plus est, on nous avait vendu toute une kyrielle de logements le long des tracés et y en a pas un pour le moment !"
 

Le chantier a pris du retard mais la ville de Roubaix devrait être raccordée au réseau en octobre prochain. Pour ce qui est de Lille, il faudra attendre une année supplémentaire.
 
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