Deux groupes se disent intéressés pour reprendre l'entreprise Carelide de Mouvaux. L'offre du premier est jugée peu sérieuse. L'autre, en revanche, de la part d'industriels français, pourrait éviter la fermeture du seul fabricant français de poches de perfusion.
"Il y a quand même de la casse sociale. 120 salariés à licencier, ça fait beaucoup". Difficile de se réjouir après la présentation de l'offre de reprise pour Carelide. "C'est un industriel sérieux, ça nous rassure, reconnaît Meryam Djidel, déléguée syndicale CGT, mais il y a de l'inquiétude".
Les Français Aguettant et Delpharm se disent intéressés pour reprendre 300 des 420 salariés de cette entreprise spécialisée dans les poches de perfusion. Une offre commune donc d'un laboratoire pharmaceutique, Aguettant, basé à Lyon et d'un fabriquant de médicaments de Boulogne-Billancourt, Delpharm. Plus de 6 500 salariés à eux deux.
"Ils sont venus visiter notre usine, explique Nicolas Mateja, délégué CFTC, et nous ont dit qu’on avait un très bel outil de production mais qu’il fallait encore investir".
D'après nos informations, le groupe mettrait 15 millions d'euros sur la table. L'Etat ferait de même pour soutenir la seule entreprise française à fabriquer ces poches, notamment pour du paracétamol.
"On travaille sur ce dossier depuis des semaines, confirme Violette Spillebout, la députée Renaissance du Nord, notamment autour du ministre de l'industrie, Roland Lescure. Ce co-engagement actionnaire-Etat peut faire en sorte qu'on sauve cette entreprise en difficulté."
Dépecer l'offre
"On va maintenant dépecer l’offre, ligne par ligne, explique Stéphane Ducrocq, l'avocat de l'intersyndicale. Et on va demander un certain nombre de garanties."
Notamment sur le nombre de salariés "gardés" par les repreneurs. "Ils veulent qu'on soit productif mais je ne sais pas comment on va sortir 60 millions de poches par an si on réduit le nombre d’ouvriers, s'interroge Meryam Djidel. On a besoin de toute le monde pour y arriver".
Plusieurs réunions sont prévues d'ici au 25 janvier, jour de la prochaine audience au tribunal de commerce de Lille. Des discussions pourraient avoir lieu avec l'administrateur judiciaire jusqu'au 17 février, date à laquelle il faudra définitivement trancher.