"Jusqu'à 40% moins cher" : quels sont les secrets des centres dentaires "à bas coûts", en plein développement ?

Jusqu'à 40% moins cher ? Les centres dentaires font de plus en plus concurrence aux dentistes libéraux. Pourquoi  ? Comment ? Avec quels résultats ?

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Un beau sourire à petit prix. C'est la  promesse des centres dentaires dits "à bas coûts." Ils affirment proposer des tarifs jusqu’à 40% moins cher que chez votre dentiste qui exerce en libéral. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Les soins proposés sont-ils les mêmes ? 

Ces centres dentaires, souvent installés en périphérie, se développent très vite depuis quelques années. Rien qu'autour de Lille, 5 centres de ce type ont ouverts en 4 ans. Leur statut d'association leur permet de s'implanter très facilement. Une seule déclaration suffit auprès de l'Agence régionale de santé. Les dentistes y sont salariés. 
 

1. Des locaux souvent en périphérie


À Lambersart (près de Lille dans le Nord), un centre a ouvert il y a cinq ans et l’emplacement ne doit rien au hasard. Il est dans une zone d'activité, pas dans la ville. Un gros avantage. "Les locaux sont moins chers qu'en centre-ville et ça permet aussi d'avoir un parking facile. Nous sommes à côté d'une rocade : nos patients qui viennent parfois de loin peuvent se garer sans aucune complication", explique Dr Philippe, coordinateur du centre de Santé Dentifree Lambersart.


2. Plus de productivité


Autre secret : le temps est optimisé. Pendant que le dentiste s’occupe de son patient, son assistante prépare déjà la salle d’à côté, ce qui n’est pas souvent le cas chez d’autres dentistes libéraux, qui n'ont qu'une seule salle de soins. Le gain de temps est précieux. "Je mets cinq minutes pour tout préparer mais ça permet de gagner 30-35 minutes entre chaque patient", explique Maya Achab, assistante dentaire qualifiée.

Ici, chaque minute doit être rentable. Les assistants médicaux ont un rôle capital. "A la fin de la journée, on a gagné 1h30, ce qui permet de prendre 3 patients en plus", résume le Dr Philippe.
 
 

3. Des coûts optimisés


Ces cabinets optimisent le temps, mais aussi les coûts, avec des commandes groupées. Une même enseigne dispose de plusieurs centres dans toute la France. La force d'achat est donc plus puissante. Des fournitures de bureau au matériel médical en passant des accords privilégiés avec des fabricants de prothèses et implants, tout est mieux négocié.

Résultat, le centre de Lambersart va proposer une couronne à 600 euros, soit 500 euros de moins que le prix moyen dans un cabinet parisien. Un ensemble "implant, pilier, couronne" revient à 1359 € contre 2500 € en moyenne dans un cabinet dentaire classique. 

"On a des accords avec certains fournisseurs qui nous permettent d'avoir des produits qui sont haut de gamme et qui ne seraient peut-être pas à la portée d'un cabinet qui serait tout seul. Le fait d'être en groupe permet d'avoir des produits 40% moins cher", affirme Aurélie Pantaléo, Coordinatrice opérationnelle des centres Dentifree.

Certains patients font des dizaines de kilomètres pour bénéficier de cette réduction. "Chez mon dentiste personnel, je ne l'aurais pas fait parce que la facture est trop lourde", explique Laurent Kosatha, un patient qui vient de se faire poser 7 implants. 


 
Et la qualité des soins ?
L'essor des centres fait évidemment grincer des dents. Certains libéraux dénoncent une inégalité en matière des contraintes. A Lille, un centre dentaire va s'installer juste en-dessous d'un dentiste libéral... qui ne décolère pas : "C'est anti-déontologique, c'est pas très confraternel, c'est pas très sympathique, juge  Dr Gilles Aubree. Ils n'ont pas les mêmes contraintes d'exercice que nous. C'est ce qu'on appelle une inégalité non réversible. Je ne peux pas faire de commerce mais eux peuvent faire du commerce et une activité dentaire. C'est un paradoxe extraordinaire. On est obligés de subir...."

Qu'en est-il de la qualité des soins ? Difficile de le savoir puisque ceux qui reçoivent habituellement les plaintes des patients, le Conseil de l'ordre n'est pas compétent pour ce genre de centres dentaires. Ils ne contrôlent rien. En cas de litige avec un patient, ils n'ont aucun pouvoir. "Certes, il est inscrit au tableau de l'Ordre mais il est salarié, explique Michel Staumont, président régional de l'ordre des chirurgiens dentistes Hauts-de-France. Donc le responsable c'est son patron, donc le directeur. Et le directeur, lui, n'est pas inscrit au tableau de l'Ordre. Donc, on ne peut pas le convoquer."

Pour les 48 centres dentaires que comptent les Hauts-de-France, l'Agence régionale de santé a traité 9 réclamations en 2018. Une fréquence équivalente, selon le Conseil de l'ordre à celle des cabinets libéraux.
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