Antispécistes contre bouchers : "On ne changera pas le monde en achetant des burgers vegans!" 

Manon*, une activiste vegan et antispéciste, est soupçonnée d'avoir vandalisé une boucherie, un restaurant et une poissonnerie à Lille. Elle sera jugée en décembre. L'AFP l'a rencontrée. 

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Manon* sera jugée le 14 décembre pour "dégradation". Elle est soupçonnée d'avoir vandalisé une boucherie, un restaurant et une poissonnerie à Lille. Placée sous contrôle judiciaire, la jeune femme assure n'avoir "rien à voir" avec ces actions, faites de nuit et à visage caché. Les boucheries lilloises sont désormais protégées par des vigiles. "Les chasseurs, bouchers, les poissonniers font partie de la chaîne spéciste. S'ils sont touchés, ce n'est pas une problème pour nous, ils ont le choix de changer de métier", soutient Léna, amie de Manon et elle aussi activiste.
 

A 21 et 20 ans, elles sont militantes anti-spécistes, c'est-a-dire qu'elles s'opposent "à toute hiérarchie entre l'être humain et les animaux". Devenues vegan après avoir visionné des vidéos de maltraitance animale sur Internet, elle souhaitaient aller plus loin qu'un simple changement de façon de consommer. "L'antispécisme est une lutte, tandis qu'être vegan est un mode de consommation", explique Manon à l'AFP. 
 

Un "activisme offensif" pour attirer l'attention des médias et de l'Etat 


Elles s'engagent alors dans l'association 269 Libération animale, qui prône un "activisme offensif reposant sur l'usage de l'action directe et de la désobéissance civile". Par exemple, le 5 juillet dernier, elles ont bloqué un abattoir de cochons à Tielt en Belgique avec des dizaines d'autres activistes. Pendant plusieurs heures, elles se sont enchaînées dans le "couloir de la mort." Elles l'admettent : leur ennemi, ce sont les lobbys. Mais s'attaquer à la source du problème, "c'est plus complexe", confient-elles. "Les dégradations sur les commerces ont permis d'attirer l'attention des médias et de l'Etat.

Une lutte à plein temps

Les deux activistes ont arrêté leurs études après le bac pour se consacrer entièrement à leur lutte face à "l'industrie spéciste richissime et surpuissante." Léna ironise : "Ce n'est pas en militant seulement le week-end qu'on fera avancer les choses." Elles justifient leurs actions, parfois violentes, par l'inneficacité d'une lutte pacifique : "On ne changera pas le monde en achetant des burgers vegans!", dit l'une.  "Depuis 30 ans, des personnes tractent dans la rue pour sensibiliser au véganisme et la situation n'a pas changé... Nous ne sommes pas contre la pédagogie mais alors, il faut expliquer ce que subissent les animaux et non pas dire 'par quoi remplacer le fromage et les oeufs ?' "

De plus en plus radicales dans leur combat, elles se sont éloignées de la plupart des personnes "spécistes" de leur entourage. Un écrémage qui va de soi pour les deux amies : "C'est comme si on discutait avec des personnes sexistes, racistes ou homophobes, il n'y a pas de hiérarchisation des oppressions.

*le prénom a été modifié 
 
 
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