Christian Estrosi, président LR de la région PACA et premier adjoint à la mairie de Nice, a adressé lundi une lettre à la maire PS de Lille, Martine Aubry, qui avait déclaré en annulant la Braderie pour raison de sécurité : "Moi, je ne suis pas M. Estrosi. Je prends mes responsabilités".
"Je ne peux que regretter vos propos polémiques et déplacés", reproche Christian Estrosi à Martine Aubry dans un courrier daté du 8 août cité par BFM TV. Vendredi dernier, la maire PS de Lille avait sévèrement "taclé" le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côté d'Azur - également premier adjoint à la mairie de Nice en charge de la sécurité - lors de l'annonce de l'annulation de la Braderie. "Moi, je ne suis pas M. Estrosi", avait-elle déclaré. "Je prends mes responsabilités en suspendant. Jamais je ne reporte la responsabilité sur l'Etat. C'est ma responsabilité morale de dire que je ne peux pas prendre un risque pour les bradeux et les touristes". Martine Aubry faisait référence aux critiques très virulentes que Christian Estrosi avait adressées au gouvernement à la suite de l'attentat meurtrier survenu à Nice lors du feu d'artifices du 14 juillet.
"Fallait-il ajouter, pour justifier une décision prise en réalité par le préfet de région, 'c'est une responsabilité morale et moi je ne suis pas Monsieur Estrosi' ?", écrit l'élu niçois dans son courrier à la maire de Lille. "Fallait-il, pour justifier la fin de l'Etat d'urgence décidée par le Président de la République le 14 Juillet à midi, 'c'est une responsabilité morale et moi je ne suis pas Monsieur Estrosi' ? (...) Je veux d'ailleurs vous poser une question simple: auriez-vous pris la même décision si aucun attentat n'était survenu dans ma Ville le 14 juillet ? (...) Pour ma part, je n'accepte pas vos leçons de morale et je n'aspire qu'à voir la Ville de Nice se redresser et se reconstruire".
Dimanche dernier, le député LR du Nord, Sébastien Huyghe, avait déjà qualifié d'"écœurant" le "tacle" de Martine Aubry adressé à Christian Estrosi.