Le Refugee Food Festival est de retour à Lille du 20 au 25 juin pour une septième édition. Au menu, une collaboration culinaire entre des chefs lillois et des cuisiniers réfugiés avec des recettes inédites et pleines de diversités.
Le Refugee Food Festival (RFF) s'ouvre ce mardi 20 juin à Lille, en cette journée mondiale des réfugiés. Au total, huit restaurateurs, un artisan brasseur et un tiers-lieu accueillent cette semaine des cuisiniers réfugiés pour une collaboration culinaire à quatre mains. L'objectif étant de "de contribuer à briser les stéréotypes et participer à leur insertion professionnelle" (RFF).
Une cuisine fusion
Depuis 7 ans, le Refugee Food festival permet à des cuisiniers réfugiés de créer des collaborations culinaires uniques avec des chefs et artisans lillois.
Laila Mohammadi est arrivée d'Afghanistan en 2008 après un périple de plus d'un mois avec sa famille. Il y a deux ans, elle accomplit un projet qui l'habite depuis longtemps : ouvrir un restaurant afghan, à Lille (la table afghane) et faire connaître la cuisine de son pays d'origine.
Pour le Refugee Food Festival, Laila Mohammadi va partager les fourneaux le temps de deux soirées avec Alexandre Suergiu, chef du restaurant français bistronomique Aux éphérites.
Le cuisinier français participe pour la deuxième fois au festival,"je ne connaissais pas la cuisine afghane, ce que j'ai mangé chez elle, c'était bluffant, comme des ashaks, des ravioles aux poireaux et à la viande...elle est aussi venue goûter ma cuisine, puis on a élaboré le menu ensemble, je ramène des choses de ma cuisine et inversement.. et on mixe le tout !", au menu, entre autres, des glaces à la cardamone, épice très utilisée dans la cuisine afghane, ou à la fleur d'églantier.
Un défi pour Laila Mohammadi, qui n'avait jamais goûté à la cuisine bistronomique française auparavant "j'ai découvert des glaces salées par exemple, des poissons... des plats très bien décorés, c'était intéressant pour moi" évoque-t-elle.
Avec cette collaboration, la restauratrice souhaite aussi faire connaître sa culture, "quand on parle d'Afghanistan, on pense tout de suite à la guerre, je veux montrer qu'il y a aussi des choses bien", confie-t-elle.
Pour goûter à la cuisine franco-afghane de Laila Mohammadi et Alexandre Suergiu lors du Refugee Food Festival, réservez ici ou ici.
"Au delà de la cuisine, c'est une rencontre humaine"
Pour Anne Coppin, cheffe du restaurant thaïlandais Naam à Lille, l'élaboration du menu aux côtés de Donatien Kanga Ahizi a été riche en découvertes et en surprises, "la cuisine ivoirienne est très généreuse, forte en saveurs, tandis que la thaïlandaise est fraîche, avec de l'acidité, du sucré-salé... le pont entre les continents est étonnament facile, ça donne quelque chose de très créatif et cohérent". Parmi les plats à retrouver ce jeudi 22 juin au Naam, du poulet baisé au citron vert, du curry vert d'igname, ou de l'ananas rôti caramel de coco.
L'apprenti cuisinier le confirme, "ça s'est fait plutôt facilement, la cuisine thaï et ivoirienne utilisent toutes les deux du piment par exemple, après il a fallu apprendre les épices thaïlandaises, que je ne connaissais pas, ça m'a permis de découvrir plein de choses", confie Donatien Kanga Ahizi, 22 ans, réfugié à Lille depuis un an et demi.
"Mais au delà de la cuisine, c'est une rencontre humaine", continue Anne Coppin, "c'est aussi ça la cuisine, c'est d'apprendre à connaître l'autre et d'avoir des moments d'intimité". Une mission que se donne le festival toute la semaine jusqu'au 25 juin, amener tout le monde à se retrouver autour d'une table, peu importe l'origine. "Chacun apprend de l'autre, je trouve ça beau", conclut Donatien.
Pour réserver une table au Naam et goûter à une cuisine thaïlandaise et ivoirienne c'est ici.
Retrouvez le programme complet sur le site Refugee Food Festival.