Distances plus longues, trajets plus émetteurs de CO2 pour les actifs dans les campagnes… Une étude de l'INSEE indique que 83% des actifs dans les Hauts-de-France utilisent leur voiture pour se rendre au travail, représentant 99% des émissions de gaz à effet de serre induites par ces déplacements.
Le secteur représente un quart des émissions mondiales de CO2, et près de 30% en France. Le transport est l’activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre. Transport de marchandises par la route, vols en avion polluants... mais également voitures de particuliers.
En 2019, les 2 116 000 actifs qui résident dans les Hauts-de-France et se déplacent pour travailler ont émis 1,8 million de tonnes de CO2, soit 833 kg de CO2 par an et par personne. Un chiffre, issu d'une enquête de l'INSEE, qui peut sembler abstrait mais qui prend tout son sens lorsqu’il est comparé aux objectifs fixés par les accords de Paris.
Pour limiter la hausse de la température en-dessous de 2 degrés d’ici la fin du siècle, les scientifiques fixent à 2 tonnes par an et par habitant les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, le trajet moyen domicile-travail d’un actif dans les Hauts-de-France représente 42% de cet objectif.
Ces émissions individuelles annuelles élevées sont supérieurs de 7% à la moyenne enregistrée dans les autres régions métropolitaines, hors Île-de-France. Comment l’expliquer ?
Des distances parcourues plus longues que dans d'autres régions
Premier point : les distances parcourues par les habitants de la région entre leur domicile et leur travail sont plus longues dans les Hauts-de-France que dans le reste de la France métropolitaine.
Ainsi, 17% des actifs parcourent plus de 30 kilomètres pour se rendre à leur travail. Comme dans les autres régions métropolitaines, plus de 8 actifs sur 10 empruntent leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail, et sont responsables de 99% des émissions induites par les déplacements domicile-travail de la région.
Point positif néanmoins : les actifs de la région prennent plus les transports en commun – notamment les TER - que dans d’autres régions hors Île-de-France. Ainsi, 24% des actifs qui travaillent à plus de 50 kilomètres de leur domicile privilégient les transports en commun à la voiture, contre 15% en moyenne dans les autres régions.
Des déplacements deux fois plus émetteurs pour les actifs vivant loin des pôles
Autre explication : les déplacements entre aires d’attraction des villes, comprendre les ensembles des communes comme Lille ou Amiens qui concentrent un bassin important de population et d’emploi. Les habitants qui vivent et travaillent dans les grandes villes de la région émettent deux fois moins que les actifs qui habitent dans les couronnes et doivent se rendre dans les métropoles pour travailler.
Ainsi, lors des déplacements domicile-travail, 43% des actifs qui habitent dans les grandes villes – soit plus de 900 000 personnes – émettent 31% des émissions de CO2. Dans le même temps, 52% des actifs habitant en périphérie des bassins d’emploi émettent 63% des émissions de CO2. En cause, l’usage plus fréquent des véhicules individuels, plus polluants.
Dans la région, deux zones illustrent ce propos : le bassin minier et le littoral dunkerquois. Les transports en commun y sont moins développés que dans la métropole lilloise, obligeant les actifs à prendre leur voiture pour se rendre au travail.