Braderie de Lille 2023. Comment évaluer ce que vous achetez ? Astuces d'un commissaire-priseur

Patrick Deguines est commissaire-priseur professionnel. Nous avons sillonné la braderie en sa compagnie. But, apprendre à détecter les copies, les objets authentiques et les époques. Difficile pour un amateur, mais pas impossible. On vous dévoile ici quelques trucs et astuces pour éviter les pièges.

Rendez-vous 8h30, boulevard de la Liberté. Patrick Deguines, commissaire-priseur chez Mercier, s'étonne de la présence moins forte des exposants cette année. L'expert vit sa trentième braderie. 

C'est parti. Il ne faut que quelques mètres pour que le commissaire-priseur s'arrête sur un stand. De la vaisselle de Tournai (Belgique) est repérée avec un décor à la mouche (il en existe aussi à la brindille ou à la chenille). Dix euros l'assiette. Dans le secteur de Tournai, plusieurs manufactures fabriquaient cette vaisselle, à la fin du XIXe siècle - et début du XXe siècle.

Pas plus de 30 euros quand on ne connaît pas

Plus loin, un vase asiatique m'interpelle. C'est un Satsuma du Japon qui date de la fin XIXe siècle à milieu XXe siècle. Hubert, un voisin chineur, sur le même stand que nous, acquiesce. C'est un collectionneur qui vient d'acheter un bronze.

"Il est joli, c'est un Saviné, signé", remarque Patrick Deguines à propos du petit buste art nouveau. Deux cents euros. C'est le prix que l'a négocié Hubert. Les deux hommes échangent quelques conseils pour raviver la patine à base de tampon de cirage incolore.

Choisir quelque chose qu'on aime, mais si on ne connaît pas, se limiter à 30 euros l'objet ! 

Patrick Deguines, commissaire-priseur

>>> Notre direct sur la Braderie de Lille 2023

"Il faut choisir quelque chose qu'on aime", explique Patrick Deguines. Après, il faut se documenter, mais si on n'y connaît pas grand-chose il faut avoir un petit budget, comme 30 euros maximum pour un objet. "J'ai acheté un petit vase en grès ce matin pour ce budget".

Un peu plus loin deux vases attirent mon attention. Le premier vient du Japon, c'est un Satsuma, le second de Delft (Pays-Bas) ou d'une manufacture néerlandaise proche. "Les Chinois exportaient leurs céramiques bleues et blanches via la compagnie des Indes dans les ports hollandais le plus souvent, dès le XVe siècle. Ensuite, les Allemands et la France après, ont trouvé du kaolin (notamment près de Limoges au XVIIIe siècle), une matière qui a permis de reproduire cet art. Cette faïence sinisante a été très en vogue".

Un moteur de recherche dédié sur votre smartphone 

Dans le secteur du palais des Beaux-Arts, ce tableau du XIXe siècle est mis à prix 900 euros. Mais aussi des bourles, jeu traditionnel du Nord qui se pratique comme la pétanque mais sur une piste incurvée.

Enfin, en retournant sur nos pas, nous trouverons deux tables intéressantes. L'une notamment est signée de la main de Roger Capron, céramiste français du XXe siècle. Reconnaissable à ses dessins. La mise à prix de 250 euros n'effraie pas Patrick Deguines qui vérifie sur son smartphone les précédentes ventes grâce à un moteur de recherche bien spécifique artprice.com (payant). D'après Patrick Deguines, ces logiciels sont très pratiques, mais ne remplacent pas l'expertise. 

"J'adore ce métier car plus on avance plus on en sait, mieux on connaît les objets, les époques, les artistes, c'est passionnant", conclut notre expert. 

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