Cela concerne six communes du sud de la métropole lilloise qui captent 30% des besoins en eau des métropolitains mais qui sont mises à l'amende car elles n'ont pas le quota légal de logements sociaux. Problème à cause de leurs champs captant, elles ne peuvent plus construire... Reportage à Annoeullin et Allennes-les-Marais.
Un champ captant au beau milieu d'Annoeullin, pour remplir les nappes phréatiques, un espace protégé dans le cadre des villes gardiennes de l'eau du sud de la métropole lilloise. Un statut qui est devenu un cadeau empoisonné pour Christophe Gras, adjoint au maire d'Annoeullin, en charge de l'aménagement durable du territoire : "La protection des champs captant est nécessaire, je ne la remets absolument pas en cause. Mais par contre ce qu'on a du mal à accepter ce sont les incohérences".
Car un nouveau décret oblige 6 villes gardiennes à augmenter leur taux de logement sociaux, alors qu'elles sont dans l'impossibilité de s'étendre sur des terres agricoles ou naturelles. Avec 230 logements sociaux manquants Annoeullin risquent une lourde amende. Christophe Gras estime que celle-ci pourrait se chiffrer à 36 000 euros.
La préfecture veut se montrer compréhensive mais appliquera les amendes.
Une aide de 25 000 euros pour la transformation en logement social sera également accordée. Mais cela ne résout pas le problème pour le maire d'Allennes-les-Marais... Il n'a aucun terrain constructible et ne pourra pas rattraper le retard de sa commune dans les temps.
Gérard Mayor, maire (DVG) d'Allennes-les-Marais explique : "Si pour rattraper notre retard il faut 10 ans, cela veut dire que pendant 10 ans nous allons payer 34 000 euros d'amende par an".
Un enjeu majeur pour ces six communes qui comptent pour près de 30% de la production en eau de la métropole lilloise.