Un nouveau cas d'empoisonnement de chien au Temik, un produit interdit depuis 2000, a été recensé sur la commune d'Emmerin.
Les faits se sont produits dimanche soir, sur la commune d'Emmerin. Il est environ 21h lorsque la famille Renard remarque les premiers symptômes chez Markus, leur berger allemand d'un an et demi. "Il s'est écroulé sur le sol pui a commencé à baver, à vomir", explique Caroline Renard.
La mère de famille fonce à la clinique vétérinaire de La Madeleine. "Au départ, on pensait qu'il faisait une torsion d'estomac. Mais au bout d'un quart d'heure, la vétérinaire nous a dit que cela ressemblait à un empoisonnement."
Dans le même temps, son mari, resté à la ferme, constate que leur autre chien commence lui aussi à baver. Il l'amène de toute urgence à la clinique. Celui-ci sera sauvé. Pas Markus. La famille est effondrée.
L'ombre du Temik
Mais alors de quelle manière a-t-il été empoisonné, par qui, et pourquoi ? Rapidement, une découverte va les mettre sur la piste du Temik. "Mon fils s'est souvenu avoir trouvé ce qu'il pensait être un oeuf pourri dans la cour de la ferme. Il avait jeté le plus gros, mais il en restait. Et ce qu'on a trouvé était une poudre noire, qui avait été insérée dans un oeuf. La couleur, les symptômes... On a compris que c'était du Temik", poursuit Caroline Renard.
Le Temik, c'est une substance utilisée autrefois contre les limaces mais complètement interdite en Europe depuis 2007. Le produit, un poison, est en effet hautement toxique pour les animaux mais aussi pour les êtres humains, qui peuvent mourir très rapidement en cas d'ingestion.
"Markus est mort, mais ça aurait pu être un de mes enfants. Heureusement qu'il n'a pas porté ses mains à la bouche après avoir ramassé l'oeuf...", souffle la mère de famille, très inquiète. Son mari est immédiatement allé porter plainte, "même si on a mis du temps à nous prendre au sérieux". La poudre noire va être analysée pour déterminer avec certitude qu'il s'agit de Temik.
D'autres empoisonnements
Contactés, les services de police et de gendarmerie indiquent ne pas avoir remarqué de signalements particuliers concernant le Temik. Pourtant, en avril, à Cysoing, une vétérinaire alertait déjà des nombreux cas d'empoisonnements au Temik qu'elle avait constaté dans son cabinet.
D'autres cas ont également été recensés ces dernières années dans la région. En 2017, à Cysoing toujours, un chien perdait la vie suite à l'ingestion de Temik. En 2015, le village d'Haisnes tremblait après le meurtre de dix chats au Temik.