Les fermetures de classes ou d'établissements se multiplient, notamment dans le Nord. Mais comment est prise cette décision ? Comment assure-t-on le suivi ensuite ?
Comment sont décidées les fermetures de classes ou d'établissement ?
C'est l'ARS (Agence Régionale de Santé) qui décide de fermer une classe ou tout un établissement. Généralement, quand il s'agit de cas de Covid-19 dans le secondaire, collège ou lycée, le brassage entre les classes et les professeurs est inévitable, c'est donc tout l'établissement qui est fermé. Quand il s'agit de cas en maternelle et primaire, les fermetures se font par classe, en fonction de la manière dont l'établissement a "cloisonné" les classes. C'est-à-dire que les élèves de classe différentes n'ont pas été amenés à se côtoyer lors de récréations, lors la garderie ou l'étude...
Lorsqu'un cas avéré est signalé à un établissement, celui-ci fait remonter l'information à l'inspection académique, qui la transmet à l'ARS. Cette dernière fournit alors un questionnaire à remplir pour savoir notamment si l'élève ou l'enseignant a eu des contacts sans geste barrière (sans port du masque...) avec d'autres membres de l'établissement. En fonction de cela, l'ARS décide ou non des fermetures.
Lorsqu'il s'agit uniquement de personnes "contact", c'est-à-dire de personnes qui n'ont pas de symptômes mais ont été en contact avec un cas avéré de Covid-19, l'établissement gère en demandant à ces personnes de rester chez elles, jusqu'à ce qu'elles aient les résultats du test. Par exemple, actuellement au lycée Montebello de Lille, 20 personnes sont dans cette "quatorzaine".
Que se passe t-il lorsqu'un enseignant est "personne contact" ?
Il reste chez lui mais comment s'organise l'école ? D'après le SNUipp-FSU, là où avant, on repartissait les élèves entre différentes classes, désormais c'est interdit, pour éviter le brassage. Par ailleurs, cette année, le syndicat déplore un manque criant d'enseignants remplaçants dans le Nord, alors même que l'on en a rarement eu autant de besoins, les cas d'absences étant plus nombreux. Ainsi dans le Nord, 4 écoles ont ouvert avec uniquement des remplaçants.
Comment assure-t-on le suivi pédagogique ?
C'est la question que se pose tous les parents, surtout s'ils en ont souffert pendant le confinement. Côté outils, le syndicat des chefs d'établissement (SNPDEN-Unsa) , dit que tous les professeurs, désormais, maîtrisent Pronote et autres plateformes pour mettre les cours en ligne et récupérer les devoirs.
Selon le SNUipp-FSU, la situation est plus délicate car les professeurs des écoles n'ont pas été formés, il s'agit donc plus de bonne volonté et d'entraide entre collègues pour expliquer le fonctionnement des outils, avec de vraies disparités, du coup, entre les enseignants. Le syndicat d'enseignants du primaire dénonce aussi un manque de formation à la "pédagogie numérique" notamment lorsqu'on s'adresse à des classes en dessous du CM1.
Les écoles sont-elles mieux préparées qu'en mars dernier pour cette crise sanitaire ?
Alain Talleu, enseignant syndiqué dans une école de Bailleul dit : "Nous ne sommes pas prêts". "Hier matin, avec les élèves quand nous sommes rentrés en classe, il n'y avait pas de savon, pas de papier."
Concernant les élèves qui n'ont pas de connexion internet ou pas d'ordinateur ou du matériel partagé, ils ont bien été répertoriés en début d'année. Mais Alain Talleu tout comme Florence Delannoy, proviseure syndiquée au lycée Montebello, affirme ne pas avoir les moyens numériques nécessaires pour équiper tous ces élèves en même temps. Pour exemple, dans son lycée, 10% des élèves n'ont pas accès à une solution satisfaisante pour travailler. En cas de fermeture, cela ferait 140 ordinateurs avec carte SIM....à fournir.