Une dizaine d'organisations et d'associations appellent à un rassemblement ce 24 février à 19h, sur la Grand Place de Lille. Ils réclament la fermeture définitive du bar La citadelle, repère de l'ultradroite locale. Une soirée au thème raciste organisée par les gérants a remis le feu aux poudres.
La Ligue des droits de l'homme, la France Insoumise, la CGT, la Jeune garde antifascite... Une dizaine d'organisations ont lancé un appel à se rassembler ce vendredi 24 février, sur la Grand Place de Lille.
Tous réclament la fermeture définitive du bar d'ultradroite La citadelle, "avant qu'il ne serve de base arrière pour des attaques fascistes". Au début du mois, La citadelle avait annoncé sur les réseaux sociaux une soirée nommée "Qu'ils retournent en Afrique". Révélé par les médias, l'événement avait suscité un tollé, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin obtenant l'interdiction de l'événement.
Si les organisations se réjouissent de cette première démonstration de fermeté, ils demandent au pouvoir public d'aller au bout de la démarche. "Nous ne pouvons plus accepter le moindre laxisme vis-à-vis de l'extrême-droite. Nous ne pouvons plus supporter l'ouverture de lieux faisant ostensiblement la promotion de la discrimination, de la violence et de la haine."
Les organisations et associations demandent aussi l'ouverture d'une enquête administrative et judiciaire, pour établir "le caractère illégal des manifestations qui ont lieu dans cet établissement."
Un long combat municipal
La citadelle est en fait déjà concernée par une fermeture mais dont la pérennité est toujours en suspens.
Le 14 février 2023, Martine Aubry, qui veut faire fermer ce bar depuis son ouverture en 2016, avait gagné une première bataille. En effet, les gérants de la Citadelle présentaient ce lieu comme un club privé ne recevant que ses adhérents.
Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 février 2023, "une fréquentation très importante" a été observée par la Police Nationale dans l’établissement situé rue des Arts. "Cette soirée avait été annoncée via internet et visait donc un public qui va au-delà des seuls adhérents de l’association", indiquait la mairie dans un communiqué.
Aussitôt, un arrêté municipal a été pris pour fermer le bar, arguant que le local est "utilisé de fait comme un Etablissement Recevant du Public (ERP)", sans avoir l'autorisation nécessaire. Les gérants ont annoncé leur intention de "faire sauter" ces arrêtés devant le tribunal administratif, où ils ont déposé deux référés.
On ignore encore la décision finale du tribunal de Lille.