Élevage industriel : 167 fermes-usines dans les Hauts-de-France, selon des chiffres de Greenpeace

Pour alerter sur l'industrialisation de l'élevage, l'ONG de défense de l'environnement partage un chiffre : 3 010 fermes-usines se trouveraient sur le territoire français. Dont 6% dans la région des Hauts-de-France.

11,5 millions de volailles et poules pondeuses, 127 503 porcs et truies, 8 310 veaux et autres bovins, 424 vaches laitières.

Voilà le total des animaux élevés dans les 167 fermes-usines des Hauts-de-France, d'après une étude de Greenpeace.

La volaille et le porc sont donc les deux filières les plus industrialisées de notre région, avec respectivement 126 fermes-usines et 34 fermes-usines, contre 6 fermes-usines élevant des veaux et 1 seule des vaches laitières.

Retrouvez ci-dessous la carte publiée par l'ONG, le 15 mai 2023.

Dans notre région, le Nord est le premier département concerné avec 72 fermes-usines. Viennent ensuite le Pas-de-Calais (34 fermes-usines), la Somme (33 fermes-usines), l'Aisne (24 fermes-usines) et l'Oise (4 fermes-usines).

Qu'est-ce qu'une ferme-usine ?

Officiellement, aucune définition n'existe. Pour Greenpeace, les fermes-usines se caractérisent par : "un grand nombre d’animaux élevés sur une exploitation qui ne dispose pas d’une surface suffisante pour produire leur nourriture et/ou pour épandre sans risque le lisier ou fumier qu’ils ont produit."

Pour les quantifier, l'ONG s'est basée sur les ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) recensées par le ministère de la Transition écologique, en janvier 2023. Plus précisément sur les ICPE d'élevage, qui nécessitent une autorisation préfectorale et dépassent certains seuils : plus de 40 000 poules pondeuses par exploitation, plus de 2 000 porcs ou encore plus de 400 vaches laitières.

Contactée, la Confédération paysanne indique ne pas approuver cette définition, soulignant qu'il faut aussi tenir compte du nombre d'agriculteurs présents à la tête d'un élevage. L'organisation condamne toutefois également ce modèle productiviste.

"C'est un fléau qu'il est urgent d'arrêter", explique Marie Ortegat, de la confédération paysanne de l'Oise. "Ça détruit l'emploi, l'alimentation est de mauvaise qualité et ça ne promeut pas le bien-être animal", résume-t-elle.

Une des plus grosses fermes-usines située dans l'Oise

Dans son étude, l'ONG évoque plusieurs fermes-usines. "Plus d’un million de poules pondeuses sont élevées dans une ferme-usine de l’Oise", cite-t-elle par exemple. "Les propriétaires-exploitants déclarent qu'ils commercialisent près de 700 millions d'œufs par an, soit presque 2 millions par jour !"

Ni le nom ni la localisation de cet élevage ne sont précisés par Greenpeace.

Il ne s’agit absolument pas de pointer du doigt tel ou tel exploitant agricole. L'idée, c'est de dénoncer un système et l'industrialisation de l'agriculture.

Sandy Olivar Calvo

Chargée de campagne agricole et alimentation à Greenpeace

En Picardie, le thème des fermes-usines a une résonance particulière. Beaucoup se souviennent de "la ferme des milles vaches". Basée dans la Somme, cette exploitation avait attiré de nombreuses contestations avant de cesser son activité, dix ans après.

En dépit de ces exemples, la région des Hauts-de-France n'est pas la plus concernée. D'après Greenpeace, les 2/3 des fermes-usines se concentrent en Bretagne et Pays de la Loire.

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