Gérard Larcher : la position du Sénat sur l'affaire Benalla n'est ni "politicienne", ni "politique"

En conférence à Sciences po Lille, le président du Sénat Gérard Larcher a affirmé que la décision du Sénat de saisir la justice dans le cadre de l'affaire Benalla n'était pas une position "politique".

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Lors d’une conférence donnée à Sciences po Lille, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a une nouvelle fois assuré que la saisie de la justice dans l’affaire Benalla n’était ni « politicienne », ni « politique », rapporte l’AFP. Alors en sommet sur le Brexit à Bruxelles, Emmanuel Macron avait estimé qu’il s’agissait d’une « démarche politique » de la part de la Haute assemblée : « Je suis attaché à ce que, lorsque je suis hors de nos frontières, je ne m'exprime pas sur des sujets nationaux, sauf exception et justification toute particulière, mais a fortiori lorsqu'il s'agit de démarche politique, je n'ai pas de commentaire à faire », avait-il précisé lors d’un point presse.

« Je peux vous assurer que l'approche qui a été celle du Bureau n'a pas été une approche politicienne, n'a pas été une approche politique, que nous respectons l'expression des uns et des autres mais que tout simplement il fallait respecter l'ordonnance de 1958, en tirer les conséquences sereinement, tranquillement », a déclaré le président du Sénat à l’issue de son discours à Sciences po Lille. « Nous ne sommes ni les juges, ni la commission des lois. Nous faisons confiance à l'autorité de justice. Le Sénat exerce uniquement ses missions constitutionnelles », a-t-il ajouté.

Boycott général


Pour Gérard Larcher, la France « n'a peut-être pas assez l'habitude des missions de contrôle. Il y en a pourtant eu une vingtaine depuis dix ans au Sénat d'importance (...) C'est le rôle de notre assemblée. Comment voulez-vous ne pas dire le droit ? » Jeudi, le Sénat a pris la décision de saisir la justice du cas d’Alexandre Benalla, ancien collaborateur de l’Elysée impliqué dans une affaire de violence envers des manifestants du 1er mai 2018, mais également de ceux de trois hauts responsables de la présidence : pour la majorité présidentielle, c’est la déclaration de guerre.

Dans la foulée, le Premier ministre Edouard Philippe a refusé de participer aux questions au gouvernement au Sénat, en signe de protestation. Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale LReM, a quant à lui choisi de boycotter la conférence de Sciences po Lille, à laquelle il devait être présent aux côtés de Gérard Larcher. Le président du Sénat a commenté ce geste, estimant que faire cette conférence sur la démocratie représentative et la démocratie participative « à deux voix aurait été naturellement mieux ».
 
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