Pendant les années terribles d’occupation, la vie à Lille va devenir un enfer pour la population mais un paradis pour le soldat allemand, un repos du guerrier à 20 kilomètres du front.
L’opéra de Lille, lorsque la guerre éclate, est encore en chantier. En octobre 1914, les Allemands occupent la Capitale des Flandres. L’une de leurs premières préoccupations sera d’achever la construction de ce qu’ils vont appeler « das Deutsches Theater », le théâtre allemand.
De 1914 à 1918, les horloges de Lille sont réglées sera à l’heure de Berlin : en avance d’une heure sur celle de Paris. Sur la Grand Place se trouve une « Trinkhalle » : une buvette. Non loin de là un « Soldatenkino » : un cinéma pour soldats. Partout, des soldats qui flânent, déambulent de boutiques tenues par des commerçants allemands.
Partout et tout le temps, Lille résonne aux sons de la musique Allemande.
Ici, l’été, dans les jardins publisc, des harmonies jouent en plein air ; au grand dam des Lillois, l’occupant s’approprie l’air du P’Tit Quinquin pour en faire une
Marche militaire…
Des journaux en langue allemande donnent chaque jour les programmes de concerts, opérettes, opéras…. Tout est fait pour oublier les combats qui se tiennent à 20 kilomètres de là.
Mais la guerre reste la guerre. Quand les artistes allemands quittent l’opéra de Lille en septembre 1918, quelques semaines avant l’Armistice, ils prennent soin de détruire tous les décors et les machines de scène.