IMMOBILIER. Pour les étudiants, "la recherche est très compliquée", le marché locatif saturé à Lille

Plusieurs raisons ont fait chuter l'offre de location de 34% ces trois dernières années. Les conséquences sont les difficultés à trouver un logement pour les étudiants dont la demande est toujours très présente, surtout en cette période estivale. 115 000 étudiants seront inscrits dans les écoles supérieures et les universités de la MEL en septembre prochain.

Des visites d’appartements qui n’aboutissent pas pour Célia. L’étudiante en médecine découvre un dixième appartement depuis le début de ses recherches. Soit le logement ne convient pas, soit, le plus souvent, son dossier est retoqué. Une galère pour la jeune femme originaire d’Arras. 

"La recherche est très très compliquée. Ça va faire trois semaines - un mois que je suis en pleine recherche et franchement j'ai vraiment du mal à trouver des biens même si j'essaie d'être la plus réactive possible. Mais, pour l'instant, c'est négatif ou les apparts sont déjà tous loués. Donc c'est compliqué pour moi", assure Célia Lesaffre.

115 000 étudiants seront inscrits dans les écoles et universités de la MEL à la rentrée 2024. Pour certains logements, une quarantaine de dossiers sont en concurrence. 

"Ça se joue à la réactivité et nous, on n'est pas décisionnaires. On a l'obligation de présenter tous les dossiers et c'est le choix du propriétaire", explique Clara Torres, agente immoblière.

L'offre de location est en baisse : - 34% sur 3 ans

Dans les agences, les familles se succèdent pour trouver l’appartement idéal. Certaines viennent parfois de loin et doivent privilégier le meublé. "Nous venons du centre de la Bretagne et nous avons trois jours pour trouver un appartement", explique la mère d'un futur étudiant lillois. Une autre explique préférer un meublé car n'étant pas de la région, elle ne peut être présente pour se faire livrer un lit ou un meuble : "C'est compliqué quand les deux parents travaillent et qu'on n'est pas sur place".

Baisse du marché de la construction neuve et primo-accédants qui restent plus longtemps en location car ils ont plus de difficultés à acheter leur premier logement expliquent la baisse de l'offre de locations

Marie Holander, directrice d'agence immobilière

Sur les trois mois de l’été, les appartements étudiants représentent 90% de la demande. Une demande globale en hausse mais surtout une offre en baisse : - 34% sur 3 ans.

"Il y a plusieurs raisons à cela : la baisse du marché de la construction neuve ; les primo-accédants restent plus longtemps en location car ils ont plus de difficultés à acheter leur premier logement... Il y a moins de turn-over", explique Marie Holander, directrice d’agence immobilière.

Un véritable parcours du combattant, avant de pouvoir passer un été plus serein.

Avec R. Radenac. S. Hasnaoui et B. Weill / FTV