Acteur, metteur en scène, écrivain, Philippe Torreton cumule les actualités en cette fin 2022. Mais le saviez-vous ? L'homme est un passionné de bois et il a même un atelier chez lui où il fabrique de petits objets, quand son emploi du temps le lui permet.
Un livre sur le théâtre aux éditions Tallandier, une Anthologie de la poésie française publiée chez Calmann-Lévy le 9 novembre 2022, un rôle au cinéma (Simone, le voyage du siècle, d'Olivier Dahan), une pièce de théâtre (Lazzi, de Fabrice Melquiot) en tournée dans toute la France, une mini-série historique (Et la montagne fleurira de Eléonore Fauchet) qui cartonne sur Salto... Philippe Torreton est sur tous les fronts.
S'il a passé tous ses matins de l'hiver dernier "à relire des poèmes, à les redécouvrir, à les corriger et à réhabiliter ceux des femmes qui ont été occultés à toutes les époques sauf au Moyen-Age", l'écrivain et acteur, césarisé en 1996 pour son rôle dans Capitaine Conan de Bertrand Tavernier, s'est aussi débrouillé pour passer du temps dans son atelier, chez lui, à Fontenay... sous Bois (ça ne s'invente pas).
"Je suis un passionné du bois ! s'exclame Philippe Torreton. Par exemple, je collectionne les couteaux, et nombreux sont ceux dont le manche est en bois."
"J'adore travailler le bois, poursuit-il. Chez moi, j'ai un atelier avec des machines-outils et, quand je n'écris pas et quand je ne joue pas, j'essaie de trouver du temps pour bricoler."
J'adore travailler le bois !
Philippe Torreton
Son plus grand bonheur, c'est de ramasser le bois, "le bois massif évidemment, que les gens jettent sur les trottoirs une fois par mois".
"Les beaux meubles par exemple. Je les récupère et je les transforme, j'en fais de petites choses...", confie-t-il, modeste.
Aujourd'hui, dans sa poche, un petit morceau de bois marqué du dessin d'une cathédrale. "Comme beaucoup de Français, raconte Philippe Torreton, j'ai fait un don pour reconstruire Notre-Dame de Paris après l'incendie de 2019. Et j'ai reçu ça, une petite plaquette de chêne, le bois qui va servir à restaurer la charpente, cette forêt magnifique qui a brûlé."
Très ému, le comédien, récompensé d'un Molière pour son interprétation de Cyrano de Bergerac en 2014, se souvient d'une lecture, un an après le drame. Il avait déclamé des textes de Francis Jammes et Paul Claudel, accompagné de Renaud Capuçon au violon et de Judith Chemla au chant.
"C'était pour fêter Pâques, détaille-t-il. C'était une impression étrange d'être là, en tenue de cosmonaute, anti-amiante, anti-plomb, anti-tout... On était là, dans cette cathédrale éventrée, on pouvait voir le ciel, c'était une vision surréaliste."
On comprend mieux son émotion lorsqu'il tient en main la plaquette gravée. "J'ai toujours du bois sur moi !", conclut-il. Et pour cause. L'écrivain, dont le roman Une certaine raison de vivre vient d'être publié en poche chez Pocket, ne sort jamais sans un livre, dont les pages sont fabriquées à partir de fibres de cellulose extraites... du bois.