Samedi 25 mars, les communautés drag lilloises et amiénoises participent au Sidragtion. Une collecte de dons dont les bénéfices seront reversés aux programmes de lutte contre le sida et aux associations d’aide aux malades.
Sidragtion. C’est le nom donné à la collecte des drags pour lutter contre le VIH/sida et la sérophobie. Samedi 25 mars, une vingtaine de drags queen a arpenté les rues de Lille à la recherche de donateurs. Dès les premiers mètres, le son des tirelires blanches se fait entendre. En 2021, l'événement avait permis de récolter 1 300 euros, reversés à l’association Sidaction.
“Tout le drag lillois est présent”, se félicite Stargirl, l’organisatrice de la déclinaison lilloise du Sidragtion. Créé en 2016 à Paris, l'événement prend chaque année plus d’ampleur. “Avant, c’était surtout dans les très grandes villes”, explique Karmia, une habituée de la collecte. “Maintenant même Amiens a rejoint la liste”, se réjouit-elle.
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Cette année, les nouvelles recrues sont nombreuses. Elles participeront, à partir de 18h, à la scène ouverte au Brat Cave. Comme Méphisto, ces “baby drags” ont découvert l'événement sur les réseaux.
“On n'a jamais été aussi proche de jouir d’un avenir sans sida”
Au micro du Brat Cave, Stargirl revient sur les chiffres. Selon Santé publique France, 5 013 personnes ont découvert leur séropositivité en 2021. La même année, 29% des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé. Une proportion qui ne diminue pas, malgré les actions de prévention.
“ Il y a le Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit au 8 rue de Valmy. Allez-y, c’est important”
Stargirl, drag queen lilloise
Ce manque de visibilité a incité les Élus locaux contre le sida (ELCS) a créer le label ‘Ville engagée contre le sida”. Depuis 2022, Lille fait partie des 16 villes labellisées.
“Olivier, tu sautes”
Si la ville de Nantes a décidé d’annuler sa maraude en raison des manifestations contre la réforme des retraites, à Lille, l'organisatrice a tenu à la maintenir. “L'espérance de vie moyenne d’un homme séropositif est de 62 ans”, rappelle-t-elle. Un chiffre qui fait vaciller l’audience.
Première fois à Amiens
À Amiens, c'est la première fois que le Sidragtion est organisé. La Janelle et Abyce arpentent les rues de la capitale picarde pour récolter des dons.
"On s’est dit que c’était le bon moment de commencer le Sidragtion à Amiens, maintenant qu’on voit davantage de drag queens à l’écran, on voulait montrer qu’on existe aussi ici", explique Abyce.
"On attire forcément le regard des gens et on suscite forcément des réactions, donc les gens vont venir vers nous et s’arrêter nous regarder. Donc c’est plus simple de récolter des dons parce qu'on est plus visibles", poursuit-elle. L'occasion d'éduquer les curieux et les donateurs amiénois sur l'art du drag : "On éduque un peu les gens sur ce qu’est le drag, car ce n’est pas très connu auprès du grand public. On lie l'utile à l'agréable." La récolte de dons se poursuit dimanche 26 mars dans les rues du centre-ville amiénois.