Les opposants à l’extension de l’aéroport Lille-Lesquin placés sous surveillance par la cellule anti-ZAD du ministère de l’Intérieur

Après Sainte-Soline, 42 sites pouvant causer des troubles ont été identifiés et cartographiés par le ministère de l'Intérieur. Dans les Hauts-de-France, le projet d'extension de l'aéroport de Lille-Lesquin est concerné. Incompréhensible pour les opposants.

Il fait partie des 42 sites métropolitains à être surveillé "comme le lait sur le feu" par les services du ministère de l’Intérieur. L’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin pourrait, selon Beauvau, être une "contestation susceptible de se radicaliser à court terme" comme une quinzaine d’autres projets répartis sur tout le territoire.

La création de cette cellule anti-ZAD (Zone à Défendre) a été annoncée pour septembre par Gérald Darmanin dans un entretien accordé à nos confrères du JDD, dimanche 2 avril 2023. Soit une semaine après la manifestation organisée à Sainte-Soline où des gendarmes et 200 militants ont été gravement blessés, dont l’un est toujours dans le coma entre la vie et la mort. L’objectif affiché par le ministre est clair : "plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays. Si à Sainte-Soline ni ailleurs".

Projet de doublement de fréquentation de l’aéroport

L’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin a été classée dans la catégorie intermédiaire par le ministère de l'Intérieur. Soit entre les sites où l’opposition est jugée "radicale et violente" - comme autour du projet de méga-bassines à Sainte-Soline ou sur le tracé de l’autoroute A69 reliant Toulouse à Castres – et les sites ou la contestation est "institutionnelle", et donc "non-violente". 

Pour rappel, depuis la présentation du projet d’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin qui prévoit notamment l’agrandissement du terminal et la multiplication par deux de la fréquentation annuelle de l’aéroport à l’horizon 2039, la fronde s’organise.

Association NADA - Non à l'agrandissement de l'aéroport de Lille - créée, élus du territoire organisés, manifestations, pétition, actions en justice… Différents moyens d’action pacifiques ont été employés par les opposants au projet depuis plusieurs mois.

"On trouve ça intolérable de criminaliser des militants"

L’association NADA a découvert cette classification sur les réseaux sociaux, et s’interroge aujourd’hui. "On est la seule lutte pour la réduction du trafic aérien qui apparait sur cette carte, indique Capucine Saulpic, porte-parole du collectif. On trouve ça intolérable de criminaliser des militants qui, à l’heure de l’urgence climatique, se mobilisent de manière non-violente. Car elle l'assure. Chez NADA, on relève du mouvement de désobéissance civile non-violente".

Selon elle, cette classification "relève d’un aveuglement délétère de la part de l’Etat et c’est inquiétant". Pour autant, cela ne va rien changer à leur détermination, bien au contraire.

"Ca montre que notre combat est légitime parce que l’Etat a peur de nous. On va le continuer pour les 15 000 signataires et pour prouver au plus grand nombre que ce projet va à contre-courant de l’urgence climatique. Avant de conclure. Augmenter le trafic alors que c’est responsable de 6,3% des émissions de GAZ, c’est à contre-courant de l’histoire".

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