Quelque 150 à 200 policiers se sont rassemblés lundi devant la Préfecture de Lille, à l'appel de leurs syndicats, pour demander "des actes forts" et non "pas des mots", au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron.
"Nous sommes ici pour montrer notre mécontentement. Dans l'intervention du président de la République, les mots ont été forts mais on veut désormais des actes forts. On souhaiterait que notre ministre de l'Intérieur (Christophe Castaner) se réconcilie avec la police", a déclaré Arnaud Boutelier, du syndicat Alliance.
Dimanche soir, le chef de l'Etat a affirmé que policiers et gendarmes "méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la Nation", en réponse à la colère des forces de l'ordre, accusées de racisme et de violences.
Mouvement de "colère"
"Contrairement à ce qu'a dit Nicole Belloubet (garde des Sceaux NDLR), notre mobilisation n'est pas un mouvement d'humeur mais un mouvement de colère, qui risque de perdurer si nous ne sommes pas entendus et s'il n'y a pas des gestes forts" de la part de l'exécutif, a renchéri au micro un responsable du syndicat majoritaire Unité SGP Police-FO.
Sur la place de la République, entre 150 et 200 policiers avaient pris place en tenue devant la préfecture du Nord. Pendant une minute, ils ont allumé les gyrophares bleus et fait hurler les sirènes de leurs véhicules avant d'applaudir leurs camarades morts en service.
Gyros 2 tons face à la Préfecture de Lille.
— Lionel Gougelot (@Lgougelot) June 15, 2020
Le malaise et la colère des policiers s’exprime à nouveau malgré les paroles d’Emmanuel Macron. pic.twitter.com/6biwWIUnj0
Ils se sont ensuite approchés des grilles de la préfecture sur lesquelles ils ont brièvement accroché leurs menottes en guise de protestation avant d'entonner la Marseillaise.
Multiples rassemblements
Outre le refus de "tout parallèle" entre la police française et la police américaine et de tout "raccourci" sur les "violences policières", les fonctionnaires présents se sont dits "déstabilisés" par l'annonce de M. Castaner de mettre fin à la technique d'interpellation dite "clé d'étranglement".
"On ne sera plus en sécurité si on ne peut plus l'utiliser alors qu'elle n'a jamais fait de dégâts", a témoigné une policière.
Après Dunkerque dimanche et Lille lundi en début d'après-midi, d'autres actions de ce type étaient prévues dans d'autres villes du Nord dans la journée, comme à Tourcoing et Maubeuge, mais aussi mardi à Valenciennes.
"Ce n'est que le début", a prévenu M. Boutelier.