Depuis 2010, un parieur du "Loto foot" poursuit en justice le LOSC et Moussa Sow, suite à un but considéré après-coup comme hors-jeu. Un but qui a empêché le joueur d'empocher la somme de 1,5 million d'euros. L'affaire se poursuit en cassation.
Vers une jurisprudence qui ferait trembler le milieu des paris sportifs ? La procédure, engagée en 2010, est en tout cas improbable. Cette année-là, le 19 septembre pour être précis, le LOSC affronte Auxerre. Les joueurs s'avancent vers un match nul. C'est d'ailleurs là-dessus qu'a parié Marc, sur une grille de jeu "Loto foot". Sauf que surprise : alors que sonnent les dernières minutes du match, Moussa Sow marque un but et accorde à son club la victoire, in extremis.
Marc est extrèmement déçu. Sans ce but, il aurait en effet remporté la somme... de 1,5 million d'euros ! D'autant que finalement, le but était hors-jeu. "J'ai commencé par réagir de manière épistolaire, en écrivant à la Française des Jeux et à Michel Seydoux", explique Marc.
En vain. Le parieur décide alors de poursuivre Moussa Sow et le LOSC pour obtenir le gain manqué, soit 1 494 441,70 euros, après avoir retiré la somme tout de même gagnée pour d'autres bons paris. "J'avais gardé des Unes de journaux, dont celle de l'Équipe qui titrait "J'étais hors-jeu" !", s'exclame Marc. "Je me suis fait dépouillé, on m'a dépossédé d'un million et demi d'euros quand même..."
Jusqu'au-boutiste
Le 14 octobre 2015, l'affaire arrive au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand. Qui déclare que les poursuites sont infondées, et condamne même Marc à verser la somme de 1500 au club et au joueur. "En première instance, je n'avais pas la vidéo du match qui prouve le hors-jeu", explique Marc.
Bien décidé à faire payer le LOSC, le parieur décide de faire appel. Et demande même, cette fois, des intérêts... Pour appuyer ses dires, Marcfait appel à un huissier de justice pour démontrer par A plus B que le but était hors-jeu. "Pour moi, on sort de la faute de jeu pour entrer dans la catégorie de la faute contre le jeu, c'est-à-dire la tricherie volontaire. Le joueur était hors jeu de plusieurs mètres", précise Marc.
Ce qui n'est pas de l'avis de la cour d'appel. "Il conteste également la motivation des premiers juges en ce qu’ils ont retenu qu’en raison de la rapidité du jeu, M. Z n’avait pas conscience d’être hors-jeu et il indique, à cet égard, qu’un joueur professionnel sait s’il se trouve ou non en position de hors-jeu, même dans le feu de l’action et, qu’au surplus, le hors-jeu d’espèce était tel que le joueur ne pouvait pas ne pas en avoir conscience", indique la cour d'appel de Riom dans son compte-rendu.
Pas de chance, la cour d'appel confirme le premier jugement. "Ils ont simplement repris les conclusions de la première instance et les ont reproduites", souffle le parieur. Aujourd'hui, Marc a décidé de continuer en cassation... "D'un point de vie légal, je sais que je suis dans mon droit", poursuit le passionné de droit et de philosophie. La décision devrait être rendue au mois de juin.