Un premier référé-suspension avait été déposé devant le tribunal administratif de Lille en janvier 2024. Finalement rejeté par la justice, l'association du groupe scolaire Averroès a décidé de déposer un nouveau recours. L'objectif : suspendre la rupture du contrat d’association qui liait l'établissement à l’État, décidée par le préfet du Nord en décembre 2023.
Au lycée Averroès de Lille, la rentrée scolaire aura lieu, c'est certain. Mais dans quelles conditions ? Depuis que le préfet du Nord a officialisé la rupture du contrat d’association qui liait le groupe scolaire Averroès à l’État, le 7 décembre 2023, l'établissement musulman est aux abois. Sans financements de la part du gouvernement, la trésorerie du lycée Averroès peine à rester dans le vert, au détriment des familles inscrites dans l'établissement.
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En attendant le jugement de fond, l'association Averroès a déposé un nouveau recours devant le tribunal administratif de Lille, espérant suspendre la décision préfectorale pour mieux appréhender la rentrée prochaine. Malgré l'échec du dernier référé-suspension déposé en janvier 2024 et rejeté début février par le tribunal, les parents et le personnel éducatif du groupe scolaire n'en démordent pas.
"Cette fois-ci, le recours a été déposé au nom de toutes les personnes rattachées à Averroès", précise Eric Dufour, directeur de l'établissement. "Personne ne se reconnaît dans la description qui a été faite du groupe Averroès, ce qu'on nous reproche autour de l'islam est infondé. Les quelques reproches formulés ont été corrigés, comme demandé à d'autres établissements prestigieux."
Personne ne se reconnaît dans la description qui a été faite du groupe Averroès, ce qu'on nous reproche autour de l'islam est infondé.
Eric Dufour, directeur du groupe scolaire Averroès
Élèves, parents et enseignants ont jusqu'au 31 août pour faire entendre leur cause, qui les avait amenés jusque devant le Conseil d'État en mai, avant d'abandonner le pourvoi. Passé cette date, l'État cessera officiellement de prendre en charge le groupe scolaire.
Une rentrée, deux scénarios
Le tribunal devrait se saisir, ou non, du recours dans les jours qui viennent. Une décision qui impactera lourdement la rentrée d'Averroès et de ses 400 élèves. En attendant, Eric Dufour explique que "deux scenarii sont envisagés pour septembre". L'un avec les aides de l'État, l'autre, basé sur le financement des familles et de la cagnotte lancée en ligne il y a 4 mois pour atteindre le million d'euros.
Si le référé-suspension était une nouvelle fois invalidé par le tribunal administratif, l'établissement sera dans l'obligation de réduire le nombre d'élèves et d'enseignants : "Actuellement, seul les 3/4 des élèves pourront être inscrits en septembre. Une bonne partie des enseignants pourra être reprise, mais certains ont demandé une mutation provisoire en attendant la décision, qui pourrait tout bouleverser."
Une bonne partie des enseignants pourra être reprise, mais certains ont demandé une mutation provisoire en attendant la décision, qui pourrait tout bouleverser.
Eric Dufour
Le directeur ajoute avec dépit que les frais de scolarités, eux, devraient augmenter, conscient que le coût se ferait "au détriment des familles les plus modestes". Or, ce groupe scolaire d'excellence accueille entre 50 et 60% d'élèves boursiers.