Le lycée musulman Averroès de Lille a lancé jeudi 21 mars 2024 une campagne de don pour financer l'année scolaire 2024-2025, sans subventions publiques. L'établissement espère récolter un million d'euros d'ici fin avril.
"Sans vous, Averroès risque de fermer", le lycée musulman, situé rue de Marquillies à Lille, a lancé une campagne de don jeudi 21 mars 2024 pour tenter de survivre sans subventions publiques.
Un appel à l'aide qui fait suite à la décision de la préfecture du Nord de résilier le contrat du lycée avec l'État. Averroès était pourtant le premier lycée musulman français à passer sous contrat depuis 2008. En février 2023, le tribunal administratif de Lille a confirmé en référé la décision préfectorale en raison de "deux manquements administratifs" de la part de l'établissement scolaire. L'avocat du lycée a annoncé qu'il allait se pouvoir en cassation devant le Conseil d'État. En attendant la suite de la procédure, l'établissement a lancé une campagne de don sur le site Cotiz'Up.
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Plus de 90 000 € en deux jours
Pour survivre sans argent public, le lycée souhaite récolter "un million d'euros d'ici le 30 avril afin de garantir l’année scolaire 2024 / 2025 ". Leurs soutiens ont répondu présent. En deux jours, 1 961 personnes ont déjà participé pour un montant total de plus de 90 000 €. "Au rythme où c'est parti, l'objectif nous semble atteignable", affirme Eric Dufour, directeur de l'établissement.
Sur la page dédiée à la cagnotte, au-dessus d'une citation du Prophète sur la solidarité, l'établissement scolaire a écrit "profitons du mois béni de ramadan pour relever ensemble avec l’aide et par la grâce d’Allah ce défi. Agissons avant qu’il ne soit trop tard. Soyons unis et solidaires."
La Grande Mosquée de Lille ainsi que des parents et des influenceurs ont relayé l'appel aux dons du lycée musulman sur leurs réseaux sociaux. "Le lycée est très soutenu, les gens y voient une injustice", explique Eric Dufour. Le proviseur se dit "très confiant" pour la suite : "c'est la liberté de l'éducation qui est en jeu", conclut-il.