À partir du 1er janvier 2021, les véhicules les plus polluants devaient être interdits de circulation dans 11 communes de la métropole et sur le périphérique. La métropole européenne de Lille vient de repousser ce projet, à cause de la crise sanitaire.
L'engagement a été pris en juin 2019 par la métropole européenne de Lille (MEL). La mise en oeuvre de l'interdiction de circulation des véhicules les plus polluants dans une partie de la métropole est repoussée en 2022.
« Le calendrier a été impacté par les confinements. On n’a pas assez avancé sur le dossier. C’est un sujet lourd, qui demande beaucoup de travail », a indiqué Sébastien Leprêtre, vice-président de la MEL en charge des mobilités, au journal La Voix du Nord. « Il aurait de toute façon été totalement impensable de la mettre en place dans ce contexte économique », précise l'élu.
22% des véhicules circulant dans la MEL sont visés
La MEL se laisse donc une année supplémentaire pour régler les derniers détails et accompagner financièrement les particuliers. Comme l'ont déjà fait Paris, Lyon ou Grenoble, la métropole de Lille doit mettre en place une "zone à faibles émissions" (ZFE) sur 11 communes de la métropole et sur le périphérique.
Lille-Hellemmes, Lomme, Sequedin, Haubourdin, Loos, Faches-Thumesnil, Ronchin, la Madeleine, Saint-André-lez-Lille, Marquette-lez-Lille, Lambersart sont concernés.
Progressivement, à partir du 1er janvier 2021, les véhicules les plus polluants, estampillés d'une vignette Crit'air 4 ou 5, devaient être interdits de circulation sur une partie du territoire de la métropole. 22% des véhicules circulant sur le territoire de la MEL sont visés.
A eux seuls, ils sont responsables de 38% des émissions d'oxydes d'azotes et de 32% des particules fines. Il s'agit principalement de véhicules anciens, datant d'avant 1997 pour les voitures à essence ou antérieurs à 2006 et 2009 pour les voitures diesel et les poids lourds.
La pollution de l'air tue 6500 personnes par an
Si à terme, ces zones de faibles émissions devraient devenir obligatoires dans toutes les métropoles dépassant régulièrement les normes de qualité de l'air, la métropole de Lille avait librement décidé de mettre en place cette mesure.
Gâce à cela, la MEL espère faire baisser les émissions d'oxydes d'azotes et de particules fines PM 10 de 30%.
De plus en plus documentée, la pollution atmosphérique est responsable de 67 000 décès par an selon la société européenne de cardiologie, dont 6500 dans les Hauts-de-France.
Dans la délibération prise en juin 2019, la MEL estimait que la pollution de l'air causait une perte d'espérance de vie comprise entre 11 et 16 mois dans les Hauts-de-France, en s'appuyant sur les données de Santé Publique France.