Municipales à Lille : ce qu’il faut retenir du débat entre Aubry, Baly et Spillebout à 3 jours du second tour

Martine Aubry (PS), Stéphane Baly (EELV) et Violette Spillebout (LREM), candidats au second tour des élections municipales à Lille, ont débattu sur France 3 Hauts-de-France à 3 jours du scrutin. On vous résume ce qu'il faut retenir.

J-3 avant le second tour des élections municipales. À Lille, les trois candidats qualifiés ont débattu sur France 3 Nord Pas-de-Calais. Alors qu'au premier tour Martine Aubry (29,8%) est arrivée en tête devant Stéphane Baly (24,53%) et Violette Spillebout (17,53%), les résultats du second tour sont plus que jamais incertains. Le dernier sondage donne la maire sortante et le candidat écologiste au coude-à-coude. Alors qu’un électeur lillois sur trois s’était déplacé aux urnes lors du premier tour le 15 mars dernier, l’abstention pourrait être la clé de ce scrutin.

Différents thèmes d'actualité ont été abordés, comme le déboulonnage de la statue de Faidherbe demandée par des associations. Les trois candidats ont partagé le même point de vue sur la nécessité de recontextualiser et d'installer une plaque explicative au pied de celle-ci, en concertation avec les histoiriens, les associations et les citoyens.
 
Le débat a été découpé en plusieurs thèmes, résumés ci-dessous

Lille face à la crise

Le premier thème concerne la crise du Covid-19 et les changements que celle-ci a pu entrainer dans certains programmes.

Martine Aubry : "Il faut encore aller plus loin dans ce qu’on avait proposé. La transition écologique doit aller de paire avec le progrès social. Cette crise a validé, conforté les priorités que j’ai proposées aux Lillois. L’emploi sera le problème de la rentrée, la santé aussi, l’accès aux soins. Il faut une relance aussi. On a tous de beaux projets pour la transition écologique mais il faut absolument qu’on aille plus vite. Ce serait une relance intelligente, écologique."

Stéphane Baly : "Il a fallu ajuster nos programmes. Néanmoins, c’est certain, cette crise sanitaire sans précédent a démontré toute l’acuité des propositions qu’on a pu porter (extension des terrasses, pistes cyclables…) : le partage de l’espace public, le revenu universel d’existence, cet amortisseur social absolument indispensable dans la crise qu’on va traverser. On est pleinement en phase avec la crise sanitaire, la crise sociale, la crise économique et la crise écologique."

Violette Spillebout : "La crise a renforcé nos convictions sur la lutte contre l’isolement, en particulier des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Il est nécessaire d’aller au devant des Lillois. On a une mairie aujourd’hui qui s’est bureaucratisée. On a pourtant des agents municipaux qui ont envie d’aller chez les Lillois. Je pense que les élus que nous serons demain, le maire que je serai demain devront en tirer des enseignements et être aux côtés des Lillois les plus fragiles."

Lille : améliorer l'offre de santé

Les trois candidats souhaitent instaurer une mutelle municipale. Violette Spillebout veut "rétablir un traitement égalitaire entre les habitants de Lomme, Hellemmes et Lille", mais aussi s'appuyer sur l'exemple de Roubaix où selon elle, "les personnes qui utilisent ce système bénéficient d'une réduction de 35 % du coût de la mutuelle". La candidate soutenue par La République en marche (LREM) pointe le manque de spécialistes à Lille. "Pour un rendez-vous chez l'ophtalmologue ou le dermatologue, il y a parfois 3-4-5 mois d'attente." Elle propose la création de centres de soins municipaux, comme à Paris. Elle estime que sa ville manque d'attractivité, ce qui empêche les professionnels de santé à s'y installer.

Des propos qui ont fait réagir la maire sortante Martine Aubry, forte de son expérience à différents ministères qu'elle n'hésite pas à mettre en avant. "La couverture maladie universelle, c'est moi qui l'ai mis en place en 2000. C'est la plus grande fierté de ce que j'ai fait quand j'étais au gouvernement", se targue celle qui était alors ministre de l'Emploi et de la solidarité dans le gouvernement de Lionel Jospin. "La CMU a permis à 5 millions d'habitants d'être soignés gratuitement en France", a t-elle poursuivi avant d'ajouter que quasiment tous les Lillois étaient couverts, à l'exception des étudiants. Pour la socialiste, il faut "des embauches et une revalorisation des soignants. Il ne suffit pas de leur avoir dit merci à 20 heures tous les jours et d'avoir dit la 1e et la 2e ligne, il faut être au rendez-vous" a t-elle argué.

Stéphane Baly, le candidat Europe Ecologie Les Verts, en retrait sur cette thématique, a sobrement déclaré que des habitants de Lille n'étaient pas couverts et qu'avec cette crise sanitaire, "il y avait un besoin que chaque Lillois ait accès à des soins".

Lille : quelle politique de sécurité ?

Le troisième thème, particulièrement d’actualité après le meurtre d’un homme à quelque pas de la gare Lille Flandres au début du mois de juin, concernait la politique de sécurité. Martine Aubry et Violette Spillebout sont pour installer davantage de caméras de vidéosurveillance, tandis que Stéphane Baly s’y oppose.

Martine Aubry : "Je suis contre les caméras de vidéosurveillance tous les 50 mètres pour vérifier ce que font les gens. En revanche, il faut les mettre là où elles sont utiles : dans les endroits où il y a des commerces et des vols comme les rues piétonnes par exemple et dans les endroits où il y a du deal et des commerces qui ne respectent pas les règles. Autour de la gare Lille Flandres, il faudra installer des caméras supplémentaires."

Violette Spillebout : "Il y a une explosion des faits de délinquance à Lille. Le sujet n’est pas qu’autour de la gare. La sécurité, c’est le sujet numéro 1 des lillois." La candidate LREM veut s’inspirer de la vidéo protection mise ben place à Marcq-en-Baroeul ou encore Roubaix.

Stéphane Baly : "La priorité, c’est la présence humaine et c’est notre proposition d’augmenter de manière significative les effectifs de la police municipale." Le candidat EELV s’oppose à l’installation de caméras de surveillance supplémentaires.

Le mot de la fin

Enfin, chaque candidat a conclu en résumant sa vision de Lille et les raisons pour lesquelles les lillois devaient voter pour telle ou telle liste.

Stéphane Baly : "Ma priorité comme maire est simple, prendre soin de la nature, de nous et des autres. Dimanche, chaque Lillois et chaque Lilloise aura le choix. Le choix du béton ou du poumon vert à Saint Sauveur. Le choix de l’exercice solitaire ou d’une construction collective de la politique publique. Le choix du tout voiture ou de la Grand place piétonne. Une nouvelle page s’ouvre, à écrire ensemble."

Violette Spillebout : "J’habite Lille depuis 35 ans. J’aime notre ville et j’ai envie qu’elle change. Notre liste est en capacité de gagner dimanche prochain, n’en déplaise les manipulations des dinosaures politiques qui depuis des dizaines d’années cumulent tous les postes, écologistes comme socialistes. Ce dimanche, c’est l’avenir de notre ville qui se joue."

Martine Aubry : "Les lilloises et les lillois me connaissent, connaissent mes engagements et ma détermination. Ils savent que lorsque je m’engage, je fais. On va passer une période extrêmement difficile, avec une récession économique et des problèmes d’emplois considérables. Il va falloir être courageux et il ne faudra pas oublier le projet : faire que notre ville soit un mieux être social et écologique."

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