Pénurie d’enseignants : une rentrée en toute sérénité dans l’académie de Lille ?

Ce jeudi 1er septembre, les 780 000 élèves du Nord et du Pas-de-Calais retrouvent les bancs des écoles, collèges et lycées. Mais ont-ils tous un professeur devant eux ? Dans un contexte de pénurie, le rectorat de l’académie de Lille se veut rassurant.

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"On n’a pas plus de difficultés que l’an dernier. On est dans une situation analogue", assurait hier sur notre antenne Valérie Cabuil, la rectrice de l’académie de Lille, pour répondre aux inquiétudes concernant la pénurie de professeurs. Et lors de ce point de rentrée, le ton s’est voulu rassurant : "Sauf absence imprévue, nous aurons bien un enseignant devant chaque élève dans les écoles maternelles et élémentaires. Il nous manque encore quelques enseignants en collège et lycée dans des disciplines bien précises, comme à toutes les rentrées", explique-t-elle.  

Là où Nicolas Penin, secrétaire départemental UNSA Education 62, déclarait il y a quelques jours au micro de France 3 Nord-Pas-de-Calais que la rentrée était “inquiétante” : “Comme l’année dernière, on manque d’enseignants. Je pense que nous aurons des surprises.”

Dans le premier degré, les 633 places aux concours de l’Education nationale ont été pourvues, notamment puisqu’il a été possible de recruter une quarantaine de personnes sur la liste complémentaire. La situation est plus complexe dans le second degré car les concours, qui se déroulent à l’échelle nationale, "n’ont pas apporté les rendements prévus". 

Des matières plus touchées

En France, 4 000 postes n’ont pas été pourvus, ce qui correspond, dans l’académie, à une centaine d’enseignants-stagiaires en moins par rapport à ce qui était prévu. Le rectorat souligne toutefois qu’avec la récente réforme des concours, il y a davantage de stagiaires à temps plein, ce qui compense l’absence des stagiaires à temps partiel, même si des difficultés subsistent en allemand, éco-gestion, physique-chimie, technologie et dans les matières techniques des lycées professionnels. 

Également au cœur des interrogations de la rentrée : la question des contractuels. Dans l’académie de Lille, parmi les plus de 58 000 enseignants tous niveaux confondus, on compte 130 contractuels dans le premier degré, soit 0,75% des effectifs. “Ce n’était jamais arrivé de recruter des contractuels dans le premier degré”, indique Nicolas Penin de l’UNSA. Dans le second degré, les 1 051 contractuels qui travaillaient déjà avec l’Education nationale et dont le contrat a été renouvelé représentent 4,3% des enseignants. 

Un "kit d'accompagnement" pour les contractuels

Seules 35 personnes, bénéficiant chacune d’un contrat de douze mois, font aujourd’hui leur rentrée en tant que néo-contractuel. "C’est bien parce que l’année dernière nous nous sommes retrouvés dans une situation difficile que le ministère nous a demandé en amont de travailler sur ces recrutements. il s’agit d’anticipation", indique Valérie Cabuil. En fonction des besoins, des opérations ciblées de recrutement seront mises en place en lien avec Pôle Emploi, notamment dans les secteurs en tension que sont le Hainaut-Cambrésis et le bassin Artois-Ternois. 

Le rectorat tient également à souligner que ces nouveaux contractuels ont été pris en charge à partir du 29 août avec une formation en ligne et un "kit d’accompagnement" comprenant des précisions administratives ou des ressources pédagogiques sur la prise en main en classe. “C’est l’école au rabais. Il s’agit plus de garderie que d’enseignement et l’école publique perd de sa crédibilité”, assène même Karine Dupuis, présidente de la FCPE 62. 

"On ne va pas s’arrêter là", indique Valérie Cabuil : "On ne forme pas des enseignants en trois jours. Nous allons mettre en place des modules de formation pour les accompagner tout au long de l’année". Reste à savoir combien de temps après la rentrée scolaire elles auront lieu, car l’UNSA 62 reste inquiet, comme le précise Nicolas Penin : “Quand on a des élèves en face de soi, on n’a pas le droit à l’erreur. Il faut une base solide, sinon on risque de mettre des bonnes volontés en difficulté et recruter sera peut-être encore un peu plus compliqué dans les années futures.”

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