Le plan de circulation automobile dans la ville de Lille va être profondément modifié. Une grande réunion publique était organisée hier avec les usagers.
Retour de la circulation à double sens sur les grands boulevards, plus de zones de rencontres, plus de zones 30 et surtout apparition des boucles : on ne circulera plus à Lille comme avant. Le plus gros changement depuis 25 ans dans la capitale des Flandres.
Le Boulevard Carnot : 20 000 véhicules/jour. Le Boulevard de la Liberté : 11 000 véhicules/jour. Les principaux axes qui permettent d'entrer et de sortir du Centre de Lille affichent des trafics de grandes Départementales. D'ailleurs, une bonne partie de ce trafic ne fait que transiter; la Ville veut y mettre fin.
"Ça concerne 10% des voitures qui rentrent dans la Ville. C'est à elles qu'on démandera de ne plus traverser ces quartiers pour éviter les engorgements", explique Jacques Richir, adjoint au maire délégué aux déplacements.
Sectorisation de la Ville ?
L'idée principale, c'est donc d'empêcher des milliers de véhicules de traverser le coeur de ville. Pour se faire, il est imaginé des "boucles" qui améneront les voitures aux abords du Centre (vers un parking) et qui leur permettront ensuite de repartir d'où elles sont venues. La Grand'Place sera encore accessible en voiture mais il faudra obligatoirement en sortir par la rue Esquermoise. Sur le même modèle, les zones de rencontre piétons-automobile seront développées ailleurs dans le centre-ville : "L’exemple réussi de la Grand’place nous pousse à continuer dans ce sens. Les zones de rencontre apaisent la circulation et conduisent à de nouvelles habitudes, plus respectueuses des piétons et vélos", explique sur son site la ville qui n'a toutefois pas encore communiqué de plan précis de cette nouvelle circulation dans la ville.L'opposition est dubitative."Notre crainte c'est que ce système de boucles sectorise la Ville, pense Thierry Pauchet, conseil municipal d'opposition. On du mal à comprendre comment on va aller d'un secteur à l'autre." « Les modifications sont tellement nombreuses qu’il est difficile de savoir quel sera l’effet à terme », estime dans 20 minutes Patrick Bonneaud, représentant des acteurs économiques du centre-ville (Gael). Mais nous avons constaté que l’accessibilité aux parkings était préservée, ce qui est déjà une bonne chose ».
Les commerçants craignent un impact sur leur travail. Certains usagers pensent qu'il faudra du temps pour s'adapter à cette petite révolution qui semble favoriser les transports doux comme le vélo. S'adapter mais surtout expliquer : la Ville a six mois pour ça. Le nouveau plan de circulation entrera en vigueur cet été, à la fin du mois d'Aout. Juste avant la Braderie. Coût : 2 millions d'euros, campaggne de communication comprise.