C'est un nouveau radar fixe qui crée la polémique à Toulouse en Haute-Garonne. Plusieurs de ces équipements nouvelle génération sont contestés par la Mairie de Toulouse, qui demande leur déplacement à la préfecture pour les replacer sur des zones jugées accidentogènes. La ville en compte 19.
Les radars fixes, installés à Toulouse depuis le début de l'année 2024, sont au cœur d'une polémique entre la municipalité et la préfecture. Là où certains y voient un outil de répression, les autres préfèrent faire de la prévention.
Répression ou prévention ?
Situé à Jolimont, ce radar automatique est bien caché dans les arbres. Et c'est pour cela qu'il est contesté par la Mairie de Toulouse. Elle demande qu’il soit déplacé. Tout comme trois autres radars, situés eux, dans des zones à 30km/h. Son grief : ce radar n’est pas situé dans une zone réputée accidentogène.
L’avenue #Pompidou est connue pour la vitesse excessive des 🚗. Une femme est décédée en 2022 percutée par un automobiliste. M. Moudenc demande au Préfet que le radar vitesse ne soit plus là.
— 2️⃣Pieds 2️⃣ Roues Toulouse 🚶♀️🚴♀️🛴 (@2Pieds2Roues) December 27, 2024
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Décidément, M. Moudenc ne protège pas les toulousainEs.https://t.co/QcXUW5Pl8h pic.twitter.com/b40B9BmXkC
"Oui à la sécurité routière, oui au respect des vitesses de circulation mais non à la machine à cash sur le dos des automobilistes", affirme Maxime Boyer, adjoint au maire de Toulouse. "Les radars fixes doivent être vus, connus et prévisibles. C'est comme cela que les automobilistes pourront adapter leur vitesse et c'est ainsi que ce radar pourra jouer un vrai rôle de prévention et pas seulement de sanction".
Les radars fixes doivent être vus, connus et prévisibles.
Maxime Boyer, adjoint au maire de Toulouse
Des radars multifonctions
Ce radar est l’un des 19 déployés en centre-ville de Toulouse depuis le début de l’année. On les appelle les ETU, pour équipement de terrain urbain. Des machines multifonctions, qui sont capables de sanctionner en même temps le franchissement des feux rouges et la vitesse, dans les deux sens.
Très discrets dans le paysage, ils sont signalés par de toutes petites pancartes. Ce n'est pas toujours évident de les repérer. "Je découvre seulement maintenant qu'il y a en un juste derrière moi", avoue cette automobiliste. "Heureusement que mon téléphone me les indique", confie cet autre conducteur. "Car j'ai un métier ou le permis de conduire est vraiment nécessaire".
Pour quelle véritable utilité ?
Ces radars sont installés dans des lieux réputés accidentogènes. Ils sont normalement là pour protéger les personnes vulnérables, notamment les piétons. Mais curieusement, les Toulousains, rencontrés sur les trottoirs, ne sont pas convaincus de leur utilité.
"J'ai le sentiment que ça ne sert pas à grand-chose en termes d'excès de vitesse", estime cette jeune femme. "Souvent ici, comme c'est une longue ligne droite, les gens oublient qu'il y a un radar". "Ils sont quand même là pour nous faire ralentir et ça marche", affirme ce piéton toulousain.
Seuls 5 radars sont à ce jour opérationnels, mais leur emplacement discret est d'une efficacité redoutable. La balle est désormais dans le camp de la Préfecture, qui décide de l’emplacement de ces équipements. Les conducteurs, eux le savent, ils sont placés sous haute surveillance. Pas question d'accélérer sous peine de se faire flasher.