C'était une demande urgente de la part des associations, entendue par la préfecture du Nord. À Lille, les réfugiés occupant la friche Saint-Sauveur ont été mis à l'abri dans différents hébergements d'urgence réquisitionnés dans le cadre du plan "grand froid".
Les températures glaciales et le basculement du Nord en alerte orange "grand froid" auront surement permis d’accélérer les choses à Lille, alors que neuf associations demandent la mise en place "d’un dispositif exceptionnel sur le littoral" du Nord et du Pas-de-Calais, où près d'un millier de migrants se trouvent en "urgence humanitaire".
Les 46 exilés occupant la friche Saint-Sauveur à Lille depuis plusieurs mois ainsi qu'un immeuble désaffecté voisin depuis la semaine dernière se sont vus proposer une solution d’hébergement en urgence par les services de la préfecture ce lundi 8 février 2020. Tous ont accepté. Quelques heures auparavant, la maire de Lille Martin Aubry avait demandé au Préfet "de trouver un toit aux personnes présentes sr la friche Saint-Sauveur".
"Hier, en fin de journée, une délégation de la prefecture du Nord s’est rendue sur le campement de la friche Saint-Sauveur, pour annoncer la mise à l’abris de habitants. Des hôtels ont été réquisitionnés par la préfecture afin de protéger les personnes des températures extrêmes, dans le cadre de l’opération grand froid".
Cette proposition intervient alors que la préfecture du Nord - tout comme celle du Pas-de-Calais - a activé le niveau 2 du plan "grand froid", tandis que Météo France annonce des températures proche des -10°C cette semaine, avec des ressentis pouvant tomber jusqu’à -18°C.
Place en hébergement jusqu’au 1er juin 2021
Les exilés de la friche Saint-Sauveur ont ainsi été répartis entre plusieurs établissements de la métropole, alors que la préfecture avait annoncé lors du passage au niveau 2 du plan "grand froid" la réquisition de 90 places d’hôtel supplémentaires à Roubaix et Tourcoing ainsi que l’ouverture de places d’hébergement dans les centres d’Hazebrouck, de Dunkerque, Douai et Valenciennes.
"Il aura tout de même fallu attendre un an et demi, une mobilisation associative et citoyenne importante, et des températures glaciales pour que les habitants puissent être logés et mis à l’abri par les autorités compétentes".
La trêve hivernale ayant été prolongée jusqu’au 1er juin prochain dans le contexte actuel de crise sanitaire, les réfugiés pourront ainsi séjourner dans les différents hébergements réquisitionnés au moins jusqu’à cette date. Une victoire pour les associations et les élus mobilisés sur le terrain depuis plusieurs mois. "Nous sommes rassurés et soulagés de savoir que les personnes concernées ne passeront pas les prochaines nuits dehors dans le froid", écrit l’association EXOD dans un post Facebook.
Heureuse que les migrant.e.s de #StSauveur et du parc #Matisse #Lille aient trouvé un abri pour la période à venir, et ce jusqu'au 1er juin
— Julie Nicolas ? (@julinicolae) February 9, 2021
? Il aura fallu attendre le niveau 2 du plan #GrandFroid pour que le droit au logement soit enfin appliqué
⚠️ Restons vigilant.e.s #115 pic.twitter.com/i9ghwKXsfO
"Heureuse que les migrant.e.s de Saint-Sauveur et du parc Matisse à Lille aient trouvé un abri pour la période à venir, et ce jusqu'au 1er juin", affiche sur Twitter l’élue municipale d’opposition appartenant au groupe Lille Verte, Julie Nicolas, tout en rappelant qu’"il aura fallu attendre le niveau 2 du plan grand froid pour que le droit au logement soit enfin appliqué". Un incendie s'était d'ailleurs déclenché dans le camp de la friche au début du mois de décembre 2020. Fort heureusement, il n'avait fait aucune victime.