Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à l’initiative du collectif #NousToutes ce samedi, suite à la réadmission de l’Insoumis Adrien Quatennens au sein de son groupe parlementaire. Militants et militantes ont réitéré leur appel à la démission du député du Nord, condamné pour violence contre son ex-compagne.
“Une décision honteuse a été rendue mercredi”, profère Amy Bah, membre de #NousToutes. Les militants se sont rassemblés sur la place Vanhoenacker, non loin de la permanence du député Adrien Quatennens. Cheveux noués aux couleurs du collectif féministe, Amy refuse désormais que le député Insoumis "représente la parole des femmes”.
Le député LFI avait été suspendu à la suite d’une condamnation pour violence contre son ex-compagne. Condamné le 13 décembre 2022, l’Insoumis avait été exclu du mouvement durant 4 mois. Le 12 avril dernier, il a réintégré son groupe parlementaire.
Une exclusion “symbolique” et “insuffisante” pour le collectif lillois, qui a été rejoint par des militants écologistes, communistes et socialistes. “Dans le contexte actuel, on ne veut pas pointer du doigt LFI”, rappelle un manifestant. Au contraire : “on appelle à la convergence des luttes”, abonde Amy Bah, qui invite LFI à prendre acte de ses engagements féministes.
Des violences sexistes et sexuelles “trop peu traitées” par les partis
Membre des Jeunes communistes de Lille, Camille Aussedat dénonce le sexisme systémique en politique. Des discriminations et violences “ encore trop peu traitées par les partis”, déplore la jeune communiste, qui souligne l’existence de “commissions non-mixtes” mensuelles au sein des JC lillois, destinées à offrir des espaces de discussion. Nourrie de références comme la sociologue et féministe Christine Delphy, elle est venue avec son ami Jolan Baudin. “En tant que communiste, je soutiens leur lutte”, acquiesce-t-il.
"Si Adrien Quatennens retrouve ses fonctions, comment libérer la parole ?” s’interroge Blandine Cuvillier, l’une des organisatrices du rassemblement. L’observatoire des violences sexistes et sexuelles, créé suite au #MeToo politique, a lui aussi réagi, rappelant aux élus “l’exigence de responsabilité” qui accompagne leur mandat.