La période estivale est le moment pour les étudiants de trouver leurs logements pour l'année scolaire. Dans les Hauts-de-France, à l'exception de Lille, la tension locative pour les petites surfaces est inférieure à la moyenne nationale. En revanche, selon les villes, les logements du Crous et les colocations sont pris d'assaut.
Tous les samedis de l'été, l'agenda de Valentine Meuwly est complet. La conseillère en immobilier à Laon, dans l'Aisne, multiplie les visites pour les étudiants. "J'ai des appels tous les jours pour des visites", confirme-t-elle.
Des étudiants à la recherche d'appartements modernes
Chaque année, 1 400 étudiants cherchent un appartement dans la ville axonaise. La majorité des biens sont loués au cours des mois de juin ou de juillet. Les retardataires doivent revoir leurs exigences à la baisse." On ciblait un meublé, mais il n'y avait plus grand-chose. Nous cherchions aussi deux chambres pour ma fille et son cousin, mais c'est compliqué sur ce marché", explique Flavie Berland, maman d'une étudiante.
La rentrée approche pour les étudiants du supérieur et certains viennent de loin. Maëly Gourraud et sa famille arrivent de Gironde. Ils ne peuvent pas multiplier les allers-retours. Ils visitent aujourd'hui quatre appartements pour essayer de trouver leur bonheur. "On est pressés par le temps. De savoir qu'on peut finir l'été en ayant un toit dans lequel je me sentirai bien, ce serait un soulagement", confie la jeune femme.
Le marché de la location étudiante sur Laon commence donc à se tendre au milieu de l'été. D'autant plus que les clients sont en quête de biens de qualité et ne se contentent plus de studio mal isolé. "Les gens cherchent de la modernité et de la propreté. Cela se ressent sur les budgets. Les parents sont prêts à mettre plus d'argent pour avoir un logement de qualité et que leurs enfants soient dans de bonnes conditions", précise Valentine Meuwly.
Des loyers élevés à Compiègne
Du côté de Compiègne dans l'Oise, la tension est moins grande. En revanche, la ville est deuxième au classement des loyers les plus élevés pour un studio dans les Hauts-de France. En moyenne, un étudiant paye 495 € par mois charges comprises.
Pour contrer cela, les 5 500 étudiants se laissent séduire par la colocation. Elle coûte 100 € à 50 € moins cher. Depuis que les résultats de Parcoursup sont tombés, Astrid est débordée. Elle gère le parc compiégnois pour une agence spécialisée dans la colocation. "L'université de technologie de Compiègne attire beaucoup d'étrangers et d'élèves de la France entière. Les étudiants préfèrent être à plusieurs dans un appartement pour ne pas se retrouver isolés. Les espaces sont aussi plus grands. C'est pour ces raisons que notre agence prend de l'ampleur", indique-t-elle.
Les étudiants peuvent aussi se tourner vers le Crous. C'est notamment le cas à Lille. "Nous disposons de 6 000 logements. Toutes les chambres ont été louées, mais 300 seront mises sur la centrale logement fin septembre", explique un responsable. Cette ruée vers ces petits appartements à loyer modéré s'explique par les prix élevés dans la ville du Nord. Il faut compter 515 € en moyenne pour un studio.
À Lille, le marché le plus tendu de la région
Dans la métropole lilloise, 115 000 étudiants sont comptabilisés. Le marché locatif pour les petites surfaces est donc tendu, mais pour Alexandre Leman, négociateur en location, la situation s'est améliorée en 2023 : "Personnellement, je trouve que l'année 2022 a été plus difficile pour les logements étudiants. Sur Lille, il y a eu davantage de résiliations de bail cette année. Cela a libéré plus de logements et favorisé la rotation. Je crois que davantage de travailleurs parisiens qui étaient venus après la Covid-19 sont repartis".
Doriane Tournez, responsable location métropole lilloise chez Square habitat, ajoute que Parcoursup étale les demandes de logements dans le temps, qui commencent fin avril. Mais "sur 1 000 lots, au 25 juillet, il nous reste deux logements avec une liste d’attente", assure-t-elle avant de préciser qu'il n'y a donc pas besoin de faire de publicité pour ces logements.
Dans les Hauts-de-France, le budget moyen d'un étudiant est de 602 €. C'est inférieur de 46 € à la moyenne française. La part du logement est de plus en plus importante dans leurs finances en raison de l'inflation et de la hausse du prix de l'immobilier.