Le film Traces, production des Films du Nord, est présélectionné pour la cérémonie des Oscars. Une belle victoire pour un court-métrage qui a nécessité cinq ans de travail acharné au "sable animé".
Du sable animé, de puissantes images et une histoire mystérieuse qui remonte à 35 000 ans... C'est ce qui a permis à"Traces", produit par les Films du Nord, de retenir l'attention des prestigieux des Oscars.
Cette oeuvre est présélectionnée dans la catégorie des "court-métrages d'animations" de la célèbre compétition. L'équipe du film saura si elle va en finale le 15 mars, à peu près un mois avant la cérémonie officielle, qui aura lieu le 25 avril à Los Angeles, Californie.
Mais pour le producteur et les réalisateurs, cette présélection est déjà une victoire.
La fresque de la grotte de Chauvet comme point de départ
Au départ, pour ce film qui raconte l'histoire imaginaire du peintre des lions de la grotte dde Chauvet, Sophie Tavert-Macian voulait "de la prise de vue réelle du court métrage". Mais elle se heurte assez rapidement à un sentiment d'impasse, car revenir 35 000 ans en arrière en prise de vue réelle, c'est compliqué.
"L'idée du film est venue, à la base, d'une image qui est une fresque dans la grotte Chauvet, qui s'appelle la fresque des lions, se rappelle Sophie Tavert-Macian, co-réalisatrice et scénariste. C'est une image que j'ai croisé il y a longtemps pendant mes études d'histoire de l'art et l'archéologie".
Mais ce sont deux détails de cette fresque qui attirent particulièrement son attention : deux profils de lionnes. "Et c'est une image qui a été tellement frappante qu'elle m'est restée en tête pendant longtemps, poursuit-elle. Et c'est surtout l'espèce d'émotion et de mystère qu'elle portait qui m'a donné envie de raconter l'histoire de l'artiste qui l'avait peint."
L'idée du film est venue, à la base, d'une image qui est une fresque dans la grotte Chauvet, qui s'appelle la fresque des lions.
Du sablé animé et cinq ans de travail (bientôt ?) récompensés
Lui vient alors l'idée du sable animé. "J'ai d'écouvert dans le festival de Villeurbanne un film d'Hugo Frassetto qui s'appelle Braise, qui est en sable animé", et ça fait "tilt" dans son esprit.
C'est donc avec Hugo Frassetto qu'elle va créer le court-métrage. Lui a un regard historique, elle un regard graphique. Les deux se complètent alors parfaitement. "La fusion entre les deux démarches concilie complètement le fond et la forme."
Les nombreuses silhouettes noires, les figures où l'on sent le geste de l'artiste, "les traces de doigt" ou encore le fait d'avoir conservé "cette idée de gestes visibles", ont réussi à séduire au-delà de nos frontières.
Le coup de pub que nous donne les Oscars nous permettra de dépasser les frontières habituelles de la diffusion d'un film comme celui-ci.
"C'est un film très fort, affirme Arnaud Demuynck, producteur des Films du Nord. D'abord parce qu'il a été nourri par une profonde réflexion par Sophie et Hugo. Il a aussi été nourri par trois ans d'écriture, ce qui est assez rare pour un court-métrage".
Et même si le film ne va pas au-delà de la présélection, "le coup de pub que nous donne les Oscars nous permettra de dépasser les frontières habituelles de la diffusion d'un film comme celui-ci."
Le film est disponible en visionnage gratuit sur Arte.