Le quatrième distributeur physique de bitcoins en France a ouvert à Lille il y a quelques jours. Pour 8144 euros en liquide, vous pouvez désormais vous acheter la plus célèbre cryptomonnaie du monde.
Un distributeur automatique de bitcoins, la célèbre cryptomonnaie, a ouvert il y a quelques jours à Lille-Fives, dans un espace ultra-sécurisé rue Eugène-Jacquet. C'est seulement le quatrième distributeur de ce type en France, et il n'accepte que le liquide.
Qu'est-ce que c'est ?
Le bitcoin est une cryptomonnaie créée en 2008 et diffusée à partir de 2009. Cette monnaie électronique s'échange de pair à pair, sans banque centrale, grâce à un réseau informatique décentralisé. Ce n'est donc pas une monnaie à proprement parler car elle ne dépend d'aucune institution.
Un distributeur automatique de #Bitcoin, le 4e en France, débarque à #Lille https://t.co/lvDDIAgfS4 #DAB pic.twitter.com/AiXXHsbM2U
— VDN Lille (@VDNLille) January 15, 2020
En 2008, c'est la première cryptomonnaie jamais diffusée, dans un contexte économique et financier très incertain, miné par la faillite de Lehman Brothers et le début d'une des pires crises financières de l'histoire.
L'inventeur du bitcoin se cache derrière le pseudonyme "Satoshi Nakamoto", qui a créé le programme informatique, qui permet aux développeurs de "miner" (de créer) des bitcoins. Mais ce programme a aussi défini le nombre de bitcoins qui pourront être émis d'ici 2140 : 21 millions d'unités.
Combien vaut un bitcoin ?
La valeur du bitcoin est très volatile. Lors de son lancement début 2009, le bitcoin s'échange pour 0,001 dollar. Au début, il s'échangeait dans des cercles restreints, notamment entre développeurs en Asie et aux Etats-Unis, qui ne voulaient pas dépendre d'une banque centrale.
Mais à partir de 2017, la cryptomonnaie connaît un véritable succès, et atteint une valeur record de près de 20 000 dollars, avant de connaître un crash fin 2018 et de retomber à quelque 3000 dollars le bitcoin.
Aujourd'hui, le bitcoin s'échange à un peu plus de 8000 euros. Mais la monnaie connaît un début d'année 2020 assez fulgurant : le bitcoin a vu sa valeur s'envoler de plus de 20 % en quinze jours. Il est par ailleurs possible d'acheter des parts de bitcoins : pour un peu plus de 80 euros, vous pouvez par exemple acheter 0,01 bitcoin.
Pourquoi l'utiliser ?
Les utilisateurs apprécient le fait que le bitcoin soit une monnaie indépendante, qui ne dépende que de ses utilisateurs. Le bitcoin permet aussi de rester anonyme, et d'effectuer des transactions sans dévoiler toute son identité. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le distributeur lillois a été installé loin du centre-ville.
Cet aspect-là a d'abord attiré des férus de technologies, mais le bitcoin est aussi prisé des trafiquants d'armes ou de drogues, ou des réseaux de pédophilie, pour cette raison. Ce manque de transparence avait notamment fait polémique en 2014, quand on avait découvert que l'"eBay de la drogue", le site Silk Road, utilisait le bitcoin.
Aujourd'hui, le bitcoin est également accepté comme monnaie d'échange dans de plus en plus de magasins, mais les utilisateurs l'utilisent avant tout pour spéculer et espérer investir au bon moment pour faire le maximum de plus-value.
Pourquoi un distributeur si tout est dématerialisé ?
Le principal avantage d'un distributeur physique, c'est de pouvoir acheter rapidement des bitcoins avec de la monnaie liquide. Cela permet aussi de pouvoir vendre des bitcoins et de récupérer de la monnaie "classique", en euros.
Enfin, en théorie, car il suffit de se rendre sur place pour se rendre compte que la machine ne contient en fait pas vraiment d'argent liquide. ou seulement celle qui a été déposée par d'autres clients. En clair, si vous échangez pour 100 euros de bitcoins, il faut qu'un autre client ait réalisé la démarche inverse avant vous. Sinon, indique la machine, il faut attendre qu'un"opérateur vous contacte". A l'ancienne. Bizarre.
Est-ce vraiment légal ?
De nombreux éléments posent question. Selon nos informations, le prestataire polonais, qui possède deux autres distributeurs en France, n'a pas d'agrément de l'autorité des marchés financiers pour ces machines. Il n'a aucun salarié dans notre pays.
Autre élément douteux : aucun contrôle n'est effectué sur les dépôts d'argent liquide. Un délinquant peut donc blanchir des milliers d'euros sans même avoir une carte d'identité sur lui. "Bien sûr qu'il y a des gens qui profitent de ça, répond Darius, développeur France ATS, propriétaire de la machine. Il y aura toujours des brebis galeuses. Si vous voulez frauder, vous fraudez..."