Pour alerter de la menace qui pèse sur leurs emplois, des salariés de l'entreprise Camaïeu se sont rassemblés ce samedi 13 juin à Lille, devant l'une des boutiques du groupe.
Pour Lucie Colier, employée du groupe Camaïeu depuis sept ans, la nouvelle a été un choc. Le 26 mai, elle a découvert comme ses collègues la mise en redressement judiciaire de son entreprise.
"On savait avant le confinement que ça allait mal, mais pas à ce point-là. On ne s'y attendait pas, ça a été un choc d'apprendre qu'on était en redressement judiciaire."
Une situation d'autant plus compliquée que son compagnon Yoan Rahyr, lui aussi employé dans le textile, a récemment connu les mêmes difficultés.
"Dans mon entreprise, il y a eu un plan social économique il y a deux ans. C'était difficile à vivre, ça fait mal, on se dit que ça peut arriver à tout le monde."
"Le moment d'agir" pour les employés
Le groupe Camaïeu, dont le siège social est situé à Roubaix, compte près de 3 900 salariés en France, dont plus de 800 dans la région.
Une raison de plus pour Lucie Colier de se mobiliser : "Il faut aller sur le terrain, c'est le moment d'agir. Ce n'est pas quand tout sera fini qu'il faudra se dire "on aurait dû se bouger avant", ce sera trop tard."
Une première manifestation au siège social de l'entreprise avait mobilisé une centaine de salariés le 2 juin. Peu de salariés se sont finalement rassemblés à Lille devant l'une des boutiques du groupe, ce samedi, mais l'objectif était surtout de faire parler du conflit.
L'urgence de trouver un repreneur
Les syndicats sont clairs : il faut sauver les 3 900 emplois du groupe. "Nous sommes présents aujourd'hui pour lancer un appel à un ou plusieurs repreneurs sérieux, ayant les moyens financiers pour assurer la pérénnité de l'emploi et de la marque Camaïeu. C'est impensable que cette marque disparaisse", insiste Thierry Siwik, délégué national CGT du groupe.
Le député du Nord et secrétaire du Parti communiste Fabien Roussel est notamment venu soutenir les salariés, au côté d'autres militants du parti.
A #Camaïeu comme dans beaucoup d'entreprises du textile, des fonds d'investissement prêtent à des taux de 12% ! Les salarié-es travaillent pour payer ces taux usuriers, jamais pour embaucher ou investir. C'est ça qu'il faut changer. pic.twitter.com/SP9Xq2A4aQ
— Fabien Roussel (@Fabien_Rssl) June 13, 2020
Les dossiers d'éventuels repreneurs peuvent être déposés jusqu'au 29 juin.