Martine Aubry est revenue ce vendredi matin sur les raisons qui l'ont poussée à briguer un 4ème mandat à Lille.
Fin d'un faux suspense. Martine Aubry, maire de Lille, a annoncé officiellement sa candidature pour les prochaines élections municipales les 15 et 22 mars 2020. "J'ai la conviction réelle que je peux proposer aux Lillois d'aller plus loin avec eux", a-t-elle déclaré à La Voix du Nord.
Elle a expliqué de nouveau son choix ce vendredi matin sur France Bleu Nord et France 3 Nord Pas-de-Calais. Notamment au regard de sa promesse de 2014 de ne pas se représenter "sauf circonstances exceptionnelles".
"C'est pour ça que j'ai beaucoup réfléchi, a-t-elle répondu. J'y vais parce que j'ai beaucoup travaillé. La ville a bien changé. J'ai tenu parole. On est dans un monde, une France sous tension. Les lillois sentent une vulnérabilité. La circonstance exceptionnelle, c'est que la France ne va pas bien. (...) Notre ville a gardé les catégories populaires. Je n'ai pas envie qu'on laisse de côté la justice sociale et la transition écologique. Je veux faire de Lille un territoire social, solidaire et écologique. J'ai l'expérience, l'énergie et cette volonté de ne pas casser tout ce qu'on a fait et d'aller encore plus loin avec les Lillois."
Si elle dit avoir "beaucoup mûri" sa décision de se représenter, sa candidature était un secret de Polichinelle. Dans les starting-blocks depuis des mois, la fille de Jacques Delors avait lancé dès 2018 son think-tank, "Lille 2030", avant de se doter d'un micro-parti, avec une association de financement "Lille avenir". Martine Aubry a indiqué que, si elle gagnait, elle irait au bout de son mandat. "Si je me sentais pas en forme, si je ne me sentais pas enthousiaste, je n'irais pas".
"Je parle aux Lillois"
Martine Aubry a évoqué quelques dossiers locaux. Notamment la friche Saint Sauveur et ses 2500 logements prévus, projet critiqué par ses adversaires. "On a déjà renoncé aux bureaux près de la piscine. Je vais continuer à écouter."
Sur le plan politique, elle n'a prononcé le nom d'aucun de ses adversaires : "Je n'ai rien à en dire. Je ne suis jamais partie dans une campagne en considérant mes adversaires comme des ennemis. Je parle aux Lillois."
Le sénateur PS Patrick Kanner, qui a souvent eu des relations difficiles avec Martine Aubry, pourrait être sur la liste : "On s'est toujours réunis quand il le fallait".
Martine Aubry candidate : les réactions
Patrick Kanner (PS) : "Elle ne manquera pas d'incarner le nouvel élan que les Lillois (...) attendent. Je prendrais toute ma place aux côtés de Martine Aubry".Violette Spillebout (LREM) : “Je ne suis pas surprise puisqu’elle était déjà en campagne depuis des mois sans l’avouer. Mais comme beaucoup, je me pose la question de ses motivations réelles, tous les Lillois savent qu’elle n’a plus vraiment envie d’y retourner. Cette décision est pour moi avant tout un choix par dépit et un constat d’échec flagrant."
Julien Poix et Élodie Cloez (La France insoumise) : "Que n'a su faire Martine Aubry en 18 ans qu'elle saurait faire avec 6 années de plus ?".
Marc-Philippe Daubresse (LR) : "Il me tardait que Mme Aubry soit clairement mon adversaire politique. Sur le fond, je constate que cette ville est plus dure, qu'on y vit plus mal qu'avant. L'autre priorité c'est de changer la gouvernance verticale, autoritaire, de madame Aubry, pour la transformer en une gouvernance décentralisée et consensuelle"
Stéphane Baly (EELV) : "On découvrirait une maire plus écolo que les écolos. On a l'impression que ce n'est pas la maire qui depuis trois mandats a bétonné la ville"
Thierry Pauchet (divers droite) : "Cette candidature est la conséquence d'une succession ratée", a jugé . Selon lui, la maire "ne perçoit pas la désastreuse situation dans laquelle se trouve" la ville, sur les question relatives à "l'insécurité" et la "tranquilité".